Magazine Savoir FCSSQ

Magazine Savoir printemps 2022

L’attestation d’études professionnelles

Une formation pour se qualifier et développer ses compétences :

| Par Sébastien Lecompte-Ducharme, Ph. D., agent de recherche à la FCSSQ

La création d’une formation accélérée au printemps 2020 a suscité un vif intérêt pour recruter des préposées aux bénéficiaires. Si cette attestation d’études professionnelles (AEP) répond alors à un urgent besoin de personnel exacerbé par la pandémie de coronavirus, plusieurs acteurs sociaux ont pleinement réalisé la pertinence de courtes formations destinées aux adultes. En octobre 2020, le gouvernement du Québec annonçait son intention d’offrir dix formations de ce type. La FCSSQ est officiellement mandatée en janvier 2021 pour accomplir ce projet d’envergure.

Soutenir la qualification

Le Programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation (PARAF) vise à requalifier les travailleuses et les travailleurs dans plusieurs domaines porteurs. La formation professionnelle offre dix programmes d’études. Quatre d’entre eux sont conçus spécialement pour l’occasion : boucherie industrielle, opération d’équipements en transformation alimentaire, transformation des bois, travaux agricoles. Cinq autres sont mis à jour afin de mieux répondre aux besoins de la fonction de travail : conduite d’autobus, entretien et service automobile, préparation de matériaux métalliques, réglage-opération de presses-plieuses et soudage semi-automatique. Cette dernière AEP est d’ailleurs l’une des plus populaires. Enfin, le programme d’études sécurité privée – gardiennage répondait déjà en tous points aux réalités du métier.

Ce dossier, piloté par la conseillère aux attestations d’études professionnelles et aux services aux entreprises à la FCSSQ, Mme Marie-Pier Jobin, doit être rapidement bouclé, car ces programmes d’études sont attendus en mars 2021. Pour ce faire, des spécialistes en élaboration de programmes d’études sont sollicités, un chargé de projet est embauché et l’ensemble du réseau est mobilisé. Dans les CSS, les services aux entreprises, des conseillères et des conseillers pédagogiques et le personnel enseignant participent activement à la préparation des programmes d’études et à leur adaptation à l’évolution du marché du travail. À cet égard, les comités sectoriels de la main-d’œuvre (CSMO) ont aussi joué un rôle crucial afin que ces programmes d’études correspondent aux réalités des secteurs d’activité et des métiers concernés.

Le secteur des AEP

Ce défi participe à la renaissance du secteur des AEP à la Fédération qui collabore étroitement avec le réseau scolaire et les CSMO. Le travail entamé depuis maintenant quatre ans vise à revaloriser les AEP et d’en favoriser la mise en œuvre en informant davantage l’ensemble des partenaires. Toute l’expertise est ainsi rassemblée autour d’une même table. 

Par ailleurs, des ententes conclues avec le ministère de l’Éducation et la Commission des partenaires du marché du travail ont permis de développer des cadres d’évaluation et une instrumentation en reconnaissance d’acquis et de compétences. 

Alors que la centralisation des données est complétée, les outils issus de l’harmonisation des AEP avec les programmes du diplôme d’études professionnelles (DEP) et ceux de l’attestation de spécialisation professionnelle (ASP) sont maintenant disponibles en version numérique. Selon Mme Marjorie Ménard, directrice des Affaires éducatives à la Fédération, ces initiatives favorisent la reconnaissance des compétences acquises dans les AEP et encouragent les élèves à poursuivre leurs études, en particulier au DEP.

Une AEP pour se qualifier

La popularité grandissante des AEP s’explique par le désir d’acquérir rapidement des compétences transférables sur le marché du travail. Rappelons que la mise en œuvre d’une AEP est approuvée et reconnue par le ministère l’Éducation. L’AEP est un programme d’études de courte durée visant principalement les adultes. En effet, les plus jeunes sont invités à s’inscrire au DEP. Sinon, les AEP s’adressent à tout le monde : que les travailleuses et les travailleurs souhaitent améliorer leurs compétences – ce qui est de plus en plus le cas – ou se faire reconnaître des acquis et des compétences. D’autres désirent plutôt entreprendre une nouvelle carrière, voire obtenir un premier diplôme. D’ailleurs, pour la plupart, c’est un retour aux études et une première diplomation reconnue.

Pour répondre à cette demande grandissante, de nombreux programmes d’études sont présentement élaborés, notamment : élagage réseau pour l’entretien du réseau électrique, mesurage et gestion de volume des bois, montage de panneaux de contrôle, installation d’intérieurs d’aéronefs. D’autres sont projetés pour 2022-2023, dont massothérapie et domotique.

L’AEP est une formation gratuite : l’élève doit seulement payer pour certains objets qui lui appartiennent, comme des bottes, des cahiers et des frais généraux. Le gouvernement offre aussi plusieurs incitatifs financiers qui appuient les élèves dans leur projet de formation.

Grâce à ces initiatives, la FCSSQ contribue à mobiliser tous les acteurs du milieu scolaire et du milieu économique afin que le réseau scolaire puisse qualifier un plus grand nombre de Québécoises et de Québécois. •