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Magazine Savoir printemps 2022

Le Centre de l'éducation des adultes de l'Estuaire

Des plateaux de travail inclusifs pour développer des compétences variées

| Par Patricia Lavoie, régisseuse aux communications au Centre de services scolaire de l’Estuaire - [email protected]

Dans le cadre de sa mission visant à accompagner ses élèves dans le cheminement vers leur réussite, le Centre d’éducation des adultes (CÉA) de l’Estuaire a mis en place, il y a quelques mois, des plateaux de travail prenant la forme d’un milieu d’apprentissage différent et inclusif, permettant de développer les compétences en insertion socioprofessionnelle et sociale d’une clientèle variée et intergénérationnelle. 

Mise en contact avec des partenaires de l’ensemble de son territoire offrant des possibilités d’initiatives d’économie sociale, la direction du CÉA de l’Estuaire a développé un projet offrant aux participants des situations d’apprentissage valorisantes permettant de développer des compétences transférables en milieu de travail, mais pouvant aussi mener, pour certains, vers la réussite et une première diplomation. Ouverts tant aux élèves du CÉA ayant besoin de motivation dans la poursuite de leurs apprentissages, qu’aux personnes ayant des limitations fonctionnelles, à celles en processus d’orientation, aux décrocheurs, aux personnes éloignées du marché du travail ou en processus de préemploi ou encore à celles sortant du centre de détention, les plateaux de travail permettent aussi bien aux élèves ayant besoin de développer leurs habiletés manuelles de se valoriser et de vivre des réussites qu’à celles désireuses de briser l’isolement de s’accomplir en développant des compétences variées ou en transmettant leur savoir à une nouvelle génération. « La clientèle ciblée n’est pas catégorisée spécifiquement. Nous voulons des sites inclusifs où toutes les clientèles adultes sont admises », explique la directrice du CÉA de l’Estuaire, Mme Nathalie Lagacé, qui verrait bien, par exemple, des personnes retraitées s’inscrire afin de partager leur savoir et perpétuer chez les plus jeunes, les arts ancestraux, tels que la couture, le tricot, la broderie ou autres formes d’art parfois moins connues des nouvelles générations. 

La récupération du papier, du textile et des matériaux de construction à l’honneur

Les discussions avec les partenaires ont permis de cibler des besoins dans les domaines de la récupération du textile, du papier et des matériaux de construction pour l’instant, mais le CÉA demeure ouvert à toutes les possibilités. « Chaque fois que nous discutons avec un nouveau partenaire potentiel, de nouvelles opportunités naissent », souligne Nathalie Lagacé, qui précise que les projets seront développés au fur et à mesure des arrivages. « Nous ne fermons la porte à aucun projet, nous nous adapterons aux besoins des partenaires et de notre clientèle. »

Dans le secteur de la Haute-Côte-Nord, où les activités sont coordonnées en collaboration avec le Centre d’activités de
la Haute-Côte, des partenaires tels que le CISSS de la Côte-Nord, la MRC et la SADC de la Haute-Côte-Nord, le Centre de Dépannage des Nord-Côtiers, SÉMO et le Centre d’action bénévole Le Nordest sont associés au projet, qui se traduit par des plateaux de travail à Bergeronnes et à Forestville.  

« Après analyse du milieu, le textile s’est avéré un véritable besoin puisque malgré les projets en place chez les partenaires, de gros volumes de surplus sont toujours destinés vers les sites d’enfouissement », explique Nathalie Lagacé avant de préciser que la transformation sera notamment à l’honneur. À titre d’exemples de projets qui sont dans les cartons, elle cite la fabrication de tapis tressés, de jouets pour animaux et de tawashis, ces petites lavettes tissées d’inspiration japonaise, qui ont actuellement la cote pour remplacer les éponges synthétiques. « Nous pourrons aussi démanteler les pièces de vêtement en récupérant les fermetures éclair et les boutons et nous pourrons même ajouter de la couture », précise-t-elle. 

Dans le secteur de Baie-Comeau, la récupération du papier et des matériaux de construction s’ajoute à celle des textiles. En plus de récupérer et de déchiqueter le papier, le projet pourrait aussi donner lieu à de la transformation avec, par exemple, la fabrication de bûches d’allumage, de feuilles de semence ou encore de paillis pour les poules. « L’objectif, c’est d’intégrer l’économie circulaire et de jeter le moins possible en favorisant la revalorisation », souligne Mme Lagacé. Elle ajoute également qu’un partenariat avec le Service des ressources matérielles du Centre de services scolaire de l’Estuaire permet de récupérer différents éléments des matériaux issus des chantiers de rénovation des écoles. 

Des avantages à plusieurs égards

Grâce à ce projet, le Centre d’éducation des adultes de l’Estuaire estime pouvoir répondre aux besoins d’une vaste clientèle, puisqu’en plus de développer des compétences liées au marché de l’emploi, les plateaux de travail permettent aux participants d’explorer différents aspects du travail dans divers domaines, favorisant ainsi une meilleure connaissance de soi, de ses aptitudes et de ses goûts de manière à faciliter le choix d’une formation ou l’intégration sur le marché du travail. « Nous sommes prêts également à travailler en collaboration avec les employeurs pour développer le savoir-être et le savoir-faire de leurs travailleurs ou futurs travailleurs afin de faciliter l’intégration socioprofessionnelle », conclut la directrice du CÉA de l’Estuaire, fière de l’aboutissement de ce projet novateur qui bonifie l’éventail des services offerts par l’établissement.