Magazine Savoir FCSSQ

Rénovation dans les écoles

Rénover dans l’harmonie sans tout casser  !

| Par Bruno-Pierre Cyr, conseiller en communications à la FCSSQ

Traditionnellement, les travaux de rénovation dans les écoles se font durant l’été. Les centres de services scolaires et les entrepreneurs en construction ont cependant, au cours des dernières années, fait quelques constats sur cette réalité. Main-d’œuvre plus rare, coûts plus élevés, travaux plus longs, notamment. Deux organisations, la Fédération des centres de services scolaires (FCSSQ) et l’Association de la construction du Québec (ACQ), ont décidé de s’inspirer de ce qui se faisait déjà dans quelques CSS et dans le secteur hospitalier : rénover lorsqu’il y a des gens, ici des élèves et du personnel, dans les bâtiments. Car pour Rénover dans l’harmonie sans tout casser, il faut d’abord se concerter.

La question de la main-d’œuvre est plus qu’importante lorsque l’on aborde cette question.  « En effet, la main-d’œuvre qualifiée disponible est insuffisante pour développer le nombre d’équipes de travail requis par le nombre de chantiers à mener simultanément. Déjà, depuis quelques années, la majorité des services des ressources matérielles (SRM) des OS ont constaté une surchauffe du marché qui s’est traduite par une augmentation significative des coûts soumissionnés dans le cadre des appels d’offres pour les travaux à réaliser durant les 6 semaines disponibles en été (du 24 juin au 24 août, excluant les 2 semaines des vacances de la construction) » – Extrait du Guide

Après avoir réuni un comité de travail conjoint, composé d’entrepreneurs en construction et de membres du personnel de centres de services scolaires, la FCSSQ et l’ACQ ont lancé un guide de rénovation et de construction d’établissements scolaires en cohabitation. 

Axé sur la santé et la sécurité des élèves et du personnel, le Guide Bien réussir un projet de rénovation ou d’amélioration d’une école ou d’un centre, en cohabitation permettra aux centres de services scolaires de bien panifier les travaux de rénovation durant l’année scolaire.  

Des investissements importants

Le gouvernement québécois a investi considérablement ces dernières années et continuera de la faire afin de remettre en état les écoles d’ici les 10 prochaines années. Il devient alors incontournable de réaliser des travaux durant l’année, afin de fournir aux élèves et aux membres du personnel des locaux sains, sécuritaires et attrayants. 

Ceci permettra d’étaler les travaux et d’utiliser de façon optimale la main-d’œuvre spécialisée disponible. De cette façon, les entrepreneurs généraux, sous-traitants, fabricants et fournisseurs de matériaux et de services pourront allonger leur période d’activité et seront en plus grand nombre à soumissionner, ce qui accroîtra la concurrence, réduira les risques de surcharge du marché et facilitera la réalisation du grand nombre de projets prévus.

Un déficit de maintien d’actifs

« Les travaux majeurs de remise en état et de mise aux normes réglementaire sont appelés travaux de maintien d’actifs. Selon la communauté spécialisée en gestion immobilière, et tel que rappelé par le Vérificateur général du Québec, l’effort financier annuel régulier requis pour maintenir un parc en état acceptable est de 2 % de sa valeur de remplacement, ce qui correspond à environ1,14 G$ pour le parc immobilier des OS » 

Lorsque les sommes investies n’atteignent pas cette somme, nous sommes en déficit de maintien d’actifs. Selon les relevés effectués par les centres de services scolaires, ce déficit serait d’au moins 4,4 milliards de dollars. 

En chiffres

  • 72 centres de services scolaires et commissions scolaires
  • 4036 bâtiments scolaires et administratifs
  • 16,7 millions de mètres carrés
  • 54 % des immeubles classés en 2020 dans les catégories : mauvais état (35 %) ou très mauvais état (19 %)
  • Investissements en maintien d’actifs de plus de 1 milliard annuellement 

Une opportunité pédagogique ?

La réalisation de travaux de construction dans une école peut aussi se transformer en opportunité. Pourquoi les enseignants ne pourraient-ils pas profiter de la présence du chantier pour offrir aux élèves des exemples concrets de notions apprises en classe ? Par exemple : mesures et angles, théorème de Pythagore, réactions chimiques ou bien les règles de trois ? 

« Les enseignants pourraient également utiliser le personnel spécialisé travaillant sur le projet pour montrer aux élèves, notamment à certains jeunes qui répondent mieux à une approche pédagogique concrète, les différentes activités caractérisant plusieurs métiers pratiqués dans ce milieu : électricien, tuyauteur, briqueteur-maçon, poseur de systèmes intérieurs, charpentier-menuisier, opérateur d’équipement lourd, etc. » – Extrait

Du côté technique : dessin technique assisté par ordinateur, comptabilité, gestion de projets,  arpentage. Également les professions universitaires : architecture, ingénierie en géotechnique, structure, mécanique, infrastructures municipales. 

Grâce au travail de la FCSSQ et de l’ACQ, les centres de services scolaires et les entrepreneurs généraux en construction ont maintenant tout en main pour planifier et exécuter des travaux durant l’année scolaire si c’est ce qu’ils souhaitent. Des travaux sécuritaires, au bénéfice des élèves et des membres du personnel !