Pour une vision québécoise d’un mode de vie physiquement actif
La pratique régulière d’activités physiques engendre des effets bénéfiques sur la condition physique, le bien-être et la santé physique et mentale. Pourtant, au fil des années, les comportements sédentaires se sont incrustés dans notre quotidien. Aujourd’hui, trop de Québécois sont peu ou pas physiquement actifs. La sédentarité est devenue un enjeu de société important. Les occasions de bouger semblent de plus en plus difficiles à intégrer dans notre mode de vie.
Pourquoi en est-il ainsi ? Dans un passé pas si lointain, jouer à l’extérieur était simple, rassembleur et constituait la « norme ». Or, petit à petit, on a commencé à s’asseoir… derrière un bureau, dans une auto, devant un écran. En somme, on bouge moins à cause de l’effet cumulatif des nombreux changements dans nos environnements.
Cette évolution a une influence sur nos jeunes. En effet, en 2009-2010, moins de 60 % des jeunes de 6 à 11 ans atteignaient le niveau minimal recommandé d’activité physique, soit l’équivalent d’au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité moyenne ou élevée. En 2010-2011, seulement 40 % des 12 à 17 ans atteignaient ce seuil minimal ! La proportion de jeunes qui ne font pas suffisamment d’activité physique est élevée et elle augmente à l’adolescence. Une tendance d’autant plus préoccupante qu’elle s’accentue à l’âge adulte.
C’est pourquoi des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux de la Table sur le mode de vie physiquement actif ont mis à contribution leur savoir et leur expertise pour élaborer une vision québécoise d’un mode de vie physiquement actif (MVPA).
Cette vision sociétale vise à rallier les partenaires de différents milieux concernés, dont celui de l’éducation, en vue d’établir un front commun ayant pour objectifs :
- d’ajouter du mouvement à la vie quotidienne de la population;
- de hisser le MVPA au rang de norme sociale.
La vision globale et sociétale d’un MVPA repose sur cinq fondements : l’universalité, la « littératie physique »1, la quotidienneté, la variété ainsi que le plaisir et la satisfaction de bouger.
En milieu scolaire, par exemple, on peut proposer aux responsables une foule d’occasions de bouger sur la base de ces cinq fondements, en articulant leurs efforts autour de priorités d’action telles que : agir tôt et de façon continue, améliorer l’accessibilité, veiller à la qualité des expériences, valoriser le MVPA et se concerter. Soulignons que les membres de la Table se sont inspirés d’initiatives prometteuses et de préoccupations exprimées par divers milieux pour établir ces priorités, qui peuvent varier selon les contextes.
Il est également impératif de tenir compte des saisons, des caractéristiques géographiques et sociales, des milieux de vie et de la multitude d’intervenants concernés. Autant de caractéristiques qui constituent à la fois des leviers sur lesquels prendre appui, des défis à relever et des contextes auxquels s’adapter.
Il importe maintenant d’agir pour favoriser l’adoption et le maintien d’un MVPA. Le Québec a tous les acquis et les connaissances pour le faire ! La réussite du passage à l’action repose sur un objectif commun : faire en sorte que la population adopte et maintienne un mode de vie physiquement actif. Grâce à la mobilisation et à la concertation des acteurs des différents milieux de vie, la vision québécoise d’un MVPA deviendra réalité. Il est essentiel que tous les maillons de la chaîne soient étroitement solidaires.
Cette vision est donc une invitation à l’engagement, à la complémentarité et à la solidarité, conditions essentielles à la création d’une société qui reconnaît l’importance de la pratique quotidienne d’activités physiques diversifiées. Mais pour y arriver, il faut pouvoir compter sur des décideurs à l’écoute et engagés, sur des organisations mobilisées, sur des actions structurantes et concertées, sur des acteurs prêts à agir, sur une population convaincue des nombreux effets bénéfiques de l’activité physique et, enfin, sur des environnements favorables à la pratique d’activités physiques.
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1 Ce terme est une traduction libre de l’anglais physical literacy », un concept global qui se définit par la motivation, la confiance, la compétence physique, le savoir et la compréhension qu’une personne possède et qui lui permettent de valoriser et de prendre en charge son engagement envers l’activité physique toute sa vie. Ce concept s’apparente donc aux compétences en éducation physique et à la
santé.