La persévérance scolaire grâce au sport
Le décrochage scolaire est une situation préoccupante au Québec. Le taux de décrochage est de 14 %, et il est plus élevé chez les garçons que chez les filles. En parallèle, on observe chez les jeunes une sédentarité de plus en plus inquiétante. Téléviseur, ordinateur, tablette, téléphone intelligent : les élèves passent en moyenne 23 heures par semaine devant un écran. Seulement 9 % des garçons et 4 % des filles cumulent effectuent quotidiennement 60 minutes d’activité physique.
Pour le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), régler le problème de l’inactivité fait partie de la solution au décrochage. En effet, le sport peut être utilisé comme vecteur de persévérance et de réussite scolaires. Nous sommes convaincus que l’activité physique et l’identification à une équipe favorisent non seulement l’apprentissage, mais également le sentiment d’appartenance à son établissement d’enseignement, et que c’est cet attachement qui peut garder l’élève en classe.
LE SPORT ET L’APPRENTISSAGE
Il a été démontré que les jeunes qui participent à des activités physiques parascolaires structurées sont plus assidus, poursuivent davantage leurs études postsecondaires, font preuve de persévérance scolaire et développent une meilleure estime de soi1. La pratique d’une activité physique stimule la sécrétion de sérotonine, qu’on qualifie d’« hormone du bonheur », et de catécholamine, une substance qui régule la mémoire. Selon la littérature, ce mélange participerait à l’amélioration de la concentration et la durée de celle-ci. En outre, il favoriserait une meilleure disposition à l’apprentissage.
LE SPORT ET LE SENTIMENT D’APPARTENANCE
Les garçons et les filles qui font du sport scolaire ont tendance à trouver l’école plus importante, justement parce qu’ils y font du sport. Les étudiants qui prennent part à des activités physiques de compétition sont donc moins enclins à abandonner, puisqu’elles favorisent le sentiment de fierté ainsi que la motivation et l’intérêt de rester à l’école. Les étudiants développent une identification très forte envers leur école puisque l’équipe qu’ils encouragent ou pour laquelle ils jouent les représente et symbolise une extension de leur propre personnalité.
LE SPORT ET LES SAINES HABITUDES DE VIE
La pratique d’activités physiques régulières a également un effet positif sur l’adoption de saines habitudes de vie. Par exemple, il a été démontré que les adolescents membres d’équipes sportives risquent moins que les autres de fumer la cigarette, de consommer des drogues illicites ou de présenter des idées suicidaires. Enseigner dès le jeune âge aux élèves à faire des choix sains aura un impact positif à court, moyen et long terme sur leur santé. Un élève qui bénéficie d’opportunités privilégiées pour augmenter son sentiment de compétence en étant bon dans quelque chose qu’il apprécie, cela contribue à améliorer son image, son estime de soi et sa confiance en soi2. Celui-ci aura de bonnes chances de devenir un adulte et un citoyen en santé, tant physiquement que psychologiquement.
ET LES « NON-SPORTIFS » ?
Il n’est pas impossible que certains élèves ne se sentent pas du tout interpellés par le sport, ou l’activité physique en général, et favorisent davantage un mode de vie sédentaire. Il s’agit là de défis pour les intervenants sportifs au sein des établissements d’enseignement de présenter une offre de services diversifiée afin que chacun puisse trouver chaussure à son pied. Sortir des sentiers battus, proposer des activités hors du commun, n’est-ce pas là un pas dans la bonne direction pour susciter une certaine curiosité, et initier tous les élèves québécois à bouger et leur faire adopter un mode de vie physiquement actif ?
Pour sa part, le RSEQ propose une quarantaine de disciplines sportives en milieu scolaire, collégial et universitaire. Avec plus de 164 000 élèves-athlètes, on peut dire qu’il y en a pratiquement pour tous les goûts ! •
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1 Therrien ME, lien entre loisirs et persévérance scolaire, URLSCN, 30nov2011
2 Martin Gendron, Professeur au départe