Magazine Savoir FCSSQ

Adéquation formation-emploi

Un engagement et un dévouement indéfectibles

| Par Josée Bouchard, présidente de la FCSQ

photo-josee-bouchardLa période de turbulence que nous avons traversée l’an dernier et l’incertitude dans laquelle nous avait plongés le projet de loi no 86 nous avaient amenés à prendre une décision difficile, soit d’annuler la tenue du colloque 2016 et du concours des Prix d’excellence de la FCSQ 2015-2016. L’absence du concours n’a certes pas empêché la réalisation de beaux projets dans nos écoles j’en suis sûre. C’est donc une grande joie pour moi de vous annoncer que le concours est de retour en 2016-2017, et j’invite évidemment les commissions scolaires à participer en grand nombre lorsque le thème sera dévoilé. J’en profite aussi pour remercier et féliciter encore une fois tous les élus scolaires et le personnel des commissions scolaires qui ont maintenu un engagement et un dévouement indéfectibles pour la réussite des élèves tout au long de la tempête.

Nous nous retrouvons donc sous des cieux beaucoup plus cléments, mobilisés plus que jamais pour la réussite des élèves. Le lancement des consultations gouvernementales sur la réussite éducative, qui se déroulent tout l’automne, suscite beaucoup d’espoir puisqu’une telle démarche était souhaitée par beaucoup d’acteurs du réseau scolaire, dont la Fédération qui a, je vous le rappelle, élaboré une Plateforme pour l’élaboration d’une politique nationale en éducation publique au Québec, à la suite du Sommet sur l’éducation publique de 2012 (voir le numéro de mars 2016).

Au-delà du choix des moyens que nous déciderons collectivement de privilégier pour permettre à davantage d’élèves de persévérer pour réaliser leur plein potentiel et réussir, une politique sur la réussite éducative doit répondre aux critères suivants pour atteindre ses objectifs : s’appuyer sur les données probantes issues de la recherche, respecter le rôle de chacun des acteurs du réseau scolaire et assurer la pérennité et la stabilité du système public d’éducation, incluant son financement. Bien qu’elles semblent maintenant derrière nous, les compressions budgétaires des dernières années ont forcé les commissions scolaires à faire des choix déchirants. Faire de l’éducation une priorité, c’est aussi se donner les moyens de nos ambitions.

UN NOUVEAU PRINCIPE DE GOUVERNANCE

Bien sûr, l’argent ne règle pas tout et il faut être ouvert à revoir nos façons de faire dans une perspective d’amélioration continue. Comme nous l’avons expliqué en commission parlementaire sur le projet de loi no 105, la décentralisation souhaitée par le ministre de l’Éducation perdra tout son sens si celui-ci peut intervenir directement et à tout moment dans les affaires courantes d’une commission scolaire ou d’un établissement. Pour être efficace, elle doit au contraire s’accompagner d’une réelle marge de manoeuvre. La Fédération sera également très vigilante afin que le principe de subsidiarité ne mette pas en péril le principe fondateur de notre système public d’éducation : l’équité. Offrir une éducation de qualité à tous les élèves où qu’ils soient sur le territoire et peu importe leur statut socio-économique est la mission de l’école publique et les élus scolaires sont les chiens de garde de cette mission en s’assurant de la répartition équitable des ressources. C’est un héritage que nous devons préserver.

L’ENJEU DE L’ADÉQUATION

Le réseau de l’éducation est aussi interpellé par un autre grand chantier lancé par le gouvernement cet automne qui est celui des rendez-vous sur la main-d’oeuvre afin d’améliorer l’adéquation formation- emploi. C’est une question qui préoccupe la Fédération depuis plusieurs années et une partie de ce numéro est consacré à cet enjeu important pour l’avenir du Québec.

Comment arriver à concilier les besoins, parfois très ponctuels, du marché du travail à la mission première du réseau de l’éducation qui est d’instruire, de socialiser et de qualifier ? L’objectif doit être de trouver le point de convergence entre ces deux missions en apparence opposées. Pour notre part, nous croyons qu’une partie de la réponse se trouve dans la valorisation de l’éducation et la promotion des métiers et des professions. Notre succès dépendra également de notre capacité à anticiper les besoins futurs. Un beau défi que nous sommes prêts à relever !

DES ACTEURS INCONTOURNABLES

Récemment, les commissions scolaires ont également été invitées à participer aux consultations sur le renouvellement des politiques culturelle, de l’immigration et internationale du Québec et à celle sur la lutte contre l’homophobie et la transphobie. Nous avons aussi participé à la Commission sur l’éducation à la petite enfance et nous sommes invitées à collaborer à l’élaboration de la Stratégie numérique du Québec. Les commissions scolaires sont, sans conteste, des acteurs incontournables, et c’est normal, puisque l’éducation est le fondement du développement d’une société.

OFFRIR UNE ÉDUCATION DE QUALITÉ À TOUS LES ÉLÈVES OÙ QU’ILS SOIENT SUR LE TERRITOIRE ET PEU IMPORTE LEUR STATUT SOCIO-ÉCONOMIQUE EST LA MISSION DE L’ÉCOLE PUBLIQUE ET LES ÉLUS SCOLAIRES SONT LES CHIENS DE GARDE DE CETTE MISSION EN S’ASSURANT DE LA RÉPARTITION ÉQUITABLE DES RESSOURCES. C’EST UN HÉRITAGE QUE NOUS DEVONS PRÉSERVER.