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Réussite des élèves

Comment je peux t’aider ?

Marc-Antoine_Tanguay

Marc-Antoine Tanguay Directeur des communications, Allô prof – [email protected]

Septembre 1996, la sonnerie du téléphone retentit pour la première fois dans ce nouvel organisme, créé pour donner ou redonner envie aux jeunes d’apprendre et de rester sur les bancs d’école. « Allô prof bonsoir, ici Sandrine, comment puis-je t’aider ? »

C’était il y a vingt ans. Si ses fondateurs, ses premiers enseignants ont pris quelques rides (si peu!), l’organisme, lui, est toujours aussi jeune et dynamique; incapable de vieillir grâce au puissant élixir que sont les élèves, ainsi que les nouvelles technologies et leur évolution.

Le carburant propre, renouvelable et sans émission de CO2 qui alimente l’inépuisable énergie de l’équipe Allô prof : les 360 000 élèves québécois qui, cette année, se sont tournés vers nous, ont fait des efforts pour surmonter une difficulté scolaire. Rien ne les y obligeait, sinon le désir de réussir, d’être meilleurs. Qui a dit que les jeunes sont passifs et croient que tout leur est dû ? Allô prof détient l’exacte, mathématique et irréfutable preuve du contraire avec ces données de fréquentation des quelque 7000 contenus et services qu’il met à leur disposition.

On peine à imaginer, au vu de l’ampleur de l’aide qu’Allô prof apporte aujourd’hui, à quel point ses premières années furent modestes. Comment et pourquoi a-t-on eu cette idée de mettre sur pied un service de soutien scolaire à distance où œuvrent d’authentiques enseignants ? La motivation première : des taux alarmants de décrochage scolaire, avec 25 % des jeunes de moins de vingt ans qui laissaient l’école sans diplôme ni qualification au début des années 90. Postulat de base : on peut maintenir ou redonner le goût de l’école à une partie de ces jeunes avec de l’accompagnement scolaire individualisé et professionnel. La révolution : ce sont ces jeunes eux-mêmes qui vont décider quand demander de l’aide !

Allo-profEn 1996 naissait Allô prof, un service de soutien scolaire professionnel et gratuit pour les élèves du Québec et leurs parents. À l’époque, son action était offerte exclusivement au téléphone. Des enseignants se rendaient dans des centres téléphoniques et répondaient, du lundi au jeudi de 17 h à 20 h, aux mille et une questions que tout élève ou parent d’élève ayant accès à une ligne téléphonique pouvait poser. L’ambition de sa mission – soutenir tous les élèves et leurs parents – et les modestes moyens pour y parvenir – quelques lignes téléphoniques – font aujourd’hui sourire. Mais la flamme était allumée. Et les années subséquentes ont amené toute la matière voulue pour en faire un feu durable et lumineux.

Années 2000 et le virage technologique.

Il ne faut que quelques soirées à un enseignant nouvellement à l’emploi d’Allô prof pour comprendre une chose fondamentale. Les élèves posent généralement les mêmes questions. Les mêmes notions et le développement des mêmes mécanismes cognitifs posent les mêmes défis aujourd’hui qu’autrefois. C’est en prenant conscience, soir après soir, de cette inéluctable réalité et en observant la popularité croissante des TI auprès des jeunes que l’équipe Allô prof a décidé de faire emprunter à l’organisme le chemin du numérique.

Si l’on offre à l’élève l’accès à des ressources pertinentes gratuites, disponibles de partout et en tout temps, qui l’aident à résoudre sa difficulté, le plus probable est qu’il y trouvera son compte sans que soit nécessaire l’intervention personnalisée d’un enseignant.

Et c’est le cas. En 2015-2016, 99 % des accompagnements réalisés par Allô prof l’ont été de cette manière, libérant une bonne partie du temps des enseignants pour des interventions auprès d’élèves vivant des difficultés scolaires plus importantes.

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Inauguration le 18 avril 2016 du Centre Allô prof en sciences de Saguenay : Étienne Jacques, chef des opérations, Métal primaire, Rio Tinto Aluminium, Sandrine Faust, directrice générale d’Allô prof, Philippe Couillard, premier ministre du Québec, Joanne Allard, directrice de l’école secondaire Charles-Gravel, Antonin Simard, président de la C. s. des Rives-du-Saguenay et Serge Simard, député de Dubuc Crédit photo : Canopée

Bibliothèque virtuelle, vidéos, exercices, forums, cyberclasses, jeux… chaque création amène cette réponse étonnante de la part des apprenants : ils l’attendaient ! Les jeunes ne sont jamais surpris de retrouver le scolaire dans les environnements virtuels qu’ils fréquentent. C’est, au contraire, une frustration pour eux de ne pouvoir, au moins sporadiquement, y échanger sur un problème scolaire ou trouver l’information qui leur permet de le surmonter.

AP_logovectoriel_inverseL’élève au cœur de l’évolution des services

Réaction étonnante… ou pas. C’est le moment de faire un grand aveu : chez Allô prof, on triche. Depuis vingt ans. Depuis les tout débuts, on connaît à l’avance les réponses à l’examen des développements. Ce sont nos utilisateurs qui nous les donnent. Ainsi, rien n’a été créé qui n’ait été demandé à répétition par des élèves (ou quelquefois leurs parents). Les jeunes excellent à dire ce qu’ils souhaitent avoir. « Je veux poser mes questions par texto ! » « Faites des vidéos ! » « Faites plus de jeux ! » « Avez-vous des examens de pratique ? » « Vous devriez rester ouverts après 20 h et la fin de semaine ! » Bon, nous ne pouvons pas répondre positivement à toutes ces demandes… mais presque.

La chance inouïe que nous avons d’être en communication constante avec des dizaines de milliers d’entre eux nous inspire, nous pousse à poursuivre le développement des services et à leur imprimer une pratique résolument orientée vers nos « clients », les élèves. Jamais de jugement, le sourire dans la voix, le plus de ludisme possible dans les contenus numériques : la base de la pratique pédagogique chez Allô prof est de décomplexer l’élève ou le parent. Nous nous attardons à surmonter les difficultés à partir de ce que l’apprenant sait; pas à partir de ce qu’il devrait savoir. Et c’est ainsi que nous nous percevons comme cet arrêt sporadique que l’élève fait pour remettre les choses en place, et ensuite reprendre l’autoroute de la classe.

L’indispensable milieu scolaire

Question quiz : quelle est la réaction la plus fréquente d’un élève à la fin d’une conversation avec un enseignant d’Allô prof ?
– Ah ! ce n’est pas plus compliqué que ça ?

Neuf fois sur dix, que l’élève ait commencé l’appel en larmes ou par le sublime « Je ne comprends rien ! », il réalise qu’il imaginait sa difficulté bien plus grande qu’elle ne l’était en réalité. Neuf fois sur dix, il ne manquait que ça, ce presque rien du tout qui enferme l’apprenant dans le doute et l’approximation. Ce petit pas, Allô prof l’aura fait franchir plus de 15 millions de fois cette année. Pourquoi au fond ? Pour que l’élève entre le lendemain en classe la tête haute, confiant de pouvoir apprendre de nouvelles notions parce qu’il a su maîtriser celles vues la veille.

AP_Mtl_4-reduiteNos interventions se font ainsi en parfaite complémentarité du travail mené au quotidien par les enseignants, les professionnels, les directions des écoles, le personnel et les directions des commissions scolaires de partout au Québec. Pour métaphoriser l’image du milieu hospitalier, nous sommes les urgentologues qui réglons les soucis du moment. Vous êtes les médecins de famille, les équipes médicales qui, de longue haleine, prenez en charge la santé globale du patient. Revenons à l’éducation. Ensemble, nous aidons l’élève à être meilleur, plus responsable et prêt à relever les défis de la vie professionnelle qui l’attend. Les données sur la diplomation montrent que nous allons dans la bonne direction.

Le milieu scolaire est l’allié de la première heure d’Allô prof. Outre la place que prennent la FCSQ, l’ACSQ, la FQDE, l’ADIGECS et la CSDM au sein du conseil d’administration d’Allô prof, les différentes institutions de l’éducation jouent un rôle historique dans la promotion des services Allô prof auprès de leurs membres, des élèves et des parents. Allant de la définition des orientations de l’organisme à son rayonnement, les acteurs scolaires ont une part incalculable du succès d’Allô prof et leurs retombées sur la réussite et la persévérance des élèves.

Ces échanges sont multiples. Nombre des jeunes enseignants œuvrant chez Allô prof y trouvent un complément de revenu et y développent une expertise qui contribue à parfaire leur chemin dans la profession. Des enseignants et intervenants de divers milieux puisent dans nos contenus numériques pour préparer leur cours. On pense ici, entre autres, à ce témoignage d’enseignants qui travaillent à l’hôpital avec des jeunes vivant de longues hospitalisations.

On terminera sur une note de gratitude on ne peut plus méritée. Les commissions scolaires sont pour Allô prof des facilitatrices à bien des niveaux. De la contribution aux tournées promotionnelles des services dans les écoles (plus d’une vingtaine de commissions scolaires l’ont déjà fait) à l’hébergement des centres de Québec (Commission scolaire de la Capitale) et de Saguenay (Commission scolaire des Rives-du-Saguenay), en passant par les nombreux projets pilotes menés avec la Commission scolaire de Montréal, la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île ou la Commission scolaire des Premières-Seigneuries, ou l’ensemble du soutien logistique apporté par la FCSQ, il n’y a guère qu’un mot qui puisse résumer la reconnaissance par l’équipe Allô prof de cette contribution des vingt dernières années : merci !   

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Enseignants d’Allô prof au centre de Montréal

Crédit photo : Media Studio

Enseignant d’Allô prof au centre de Montréal

 

Sandrine Faust, directrice générale, avec
des enseignants au centre de Montréal