Magazine Savoir FCSSQ

Décembre 2013

Spécial élections scolaires

Entrevue avec un homme d’exception

Paul Gérin -Lajoie, premier titulaire du ministère de l’éducation du Québec, président-fondateur de la Fondation P.G.L.
| Par Marie Blouin, conseillère en communications, FCSQ - [email protected]
Marie Blouin Conseillère en communications FCSQ mblouin@fcsq.qc.ca

Marie Blouin
Conseillère en
communications
FCSQ
[email protected]

Nous avons rencontré un homme admirable, un homme engagé qui croit à l’importance des gouvernements locaux que sont les commissions scolaires et à l’importance de voter aux élections scolaires. C’est avec beaucoup de générosité et d’enthousiasme que M. Paul Gérin-Lajoie a livré au Savoir son opinion et ses impressions sur les élections à venir le 2 novembre 2014.

« Tous les électeurs sont concernés par l’éducation, tant les parents, les grands-parents, les employeurs, les employés, que la population en général. Comme grand-parent maintenant, cette question me préoccupe au plus haut point. »

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Paul Gérin-Lajoie lors de sa déclaration sur l’éducation publique au Sommet sur l’éducation de la FCSQ tenu en 2012.

À 93 ans, M. Gérin-Lajoie est en forme et n’a pas perdu sa vigueur et l’enthousiasme qui le caractérisaient à l’époque où il était ministre de l’Éducation il y a cinquante ans. Son expérience et l’intérêt soutenu qu’il porte à l’éducation publique sont enrichissants et inspirants pour toute personne qui souhaite se porter candidate ou candidat aux prochaines élections scolaires ou toute personne qui exerce son devoir de citoyen, soit celui de voter aux élections scolaires.

Pour lui, tout politicien, qu’il soit élu scolaire, municipal, provincial ou fédéral, joue un rôle déterminant dans la société. Ils sont d’égale importance. « L’élu scolaire joue un rôle politique aussi fondamental que l’élu municipal, provincial et fédéral. La seule différence entre eux est leur champ d’intervention. Le citoyen a tout intérêt à se prévaloir de ce privilège qu’il a de voter parce que l’éducation ça le concerne directement. Il a le pouvoir d’exercer une influence sur l’éducation des élèves. Pourquoi ne pas s’en prévaloir ? »

Un manque d’intérêt dû à un manque de connaissance du rôle des élus scolaires

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En octobre dernier, Josée Bouchard, présidente de la FCSQ, a rencontré M. Paul Gérin-Lajoie pour échanger sur La Dictée P.G.L. et sur des sujets politiques de l’heure en éducation. C’est avec beaucoup de fierté qu’elle pose ici en sa compagnie. La Fondation P.G.L. est présidée par M. François Gérin-Lajoie.

Ce père de la Révolution tranquille déplore le manque d’intérêt de la population pour l’éducation en général et pour les élections scolaires. « Si les gens vont peu voter aux élections en général et en particulier aux élections scolaires, c’est parce qu’ils ne sont pas assez informés et conscients du rôle qu’exerce un gouvernement local dans sa région. » Les commissions scolaires agissent, pour reprendre l’expression de M. Gérin-Lajoie, comme un « canal de transmission du gouvernement vers le public et du public vers le gouvernement ». Ce n’est pas le rôle du gouvernement, précise-t-il, de décider des politiques en éducation que doit adopter chaque milieu. Ce sont les commissions scolaires qui doivent assumer cette responsabilité parce qu’elles sont les mieux placées pour prendre des décisions éclairées localement.

Un bon politicien scolaire

Un bon élu scolaire, c’est un homme ou une femme qui est à l’écoute des gens, qui les représente au mieux et qui tient compte de leurs besoins et de leurs attentes lorsque vient le temps de prendre des décisions en éducation. C’est aussi lui qui voit à privilégier des liens avec différents partenaires pour qu’ils apportent leur contribution à l’éducation publique ou pour que l’éducation publique soit bien représentée dans les milieux de la santé, des affaires, dans les services sociaux, etc.

Toujours suivant le point de vue de M. Paul Gérin-Lajoie « Un bon politicien scolaire, c’est quelqu’un qui identifie et présente des enjeux qui sauront rallier la population de son district électoral. C’est aussi quelqu’un qui rencontre les gens et les tient bien informés avec tous les moyens qui sont à sa portée. Mais pour les mobiliser, il doit préparer sa campagne électorale sur une période assez longue pour favoriser sa crédibilité et sensibiliser les gens à voter. Il est nécessaire qu’il se fasse connaître, qu’il soit présent et qu’il connaisse les caractéristiques de la population de son milieu, qu’il soit à son écoute et bien déterminé à représenter ses besoins en éducation le plus souvent possible. Bref, c’est un leader d’opinion en éducation dans son milieu, qu’il exerce avec fierté et détermination ! », précise-t-il.

Les commissions scolaires agissent, pour reprendre l’expression de M. Gérin-Lajoie, comme un « canal de transmission du gouvernement vers le public et du public vers le gouvernement ». Ce n’est pas le rôle du gouvernement, précise-t-il, de décider des politiques en éducation que doit adopter chaque milieu.

« La FCSQ donne un bon exemple de valorisation de la démocratie, avec le site qu’elle a conçu electionsscolaires2014.com. Ce site est entièrement dédié à la démocratie scolaire. On devrait s’en inspirer pour valoriser à plus long terme tout palier démocratique. »

phylactere_trois_couleursPourquoi se présenter aux élections scolaires?

On s’engage en politique scolaire pour différentes raisons. « Pour M. Paul Gérin-Lajoie, on s’engage en politique parce qu’on ressent une attirance pour une action à caractère public. On souhaite contribuer et améliorer la vie des Québécoises et des Québécois. »

Selon l’analyse de M. Paul Gérin-Lajoie : « Sans l’effort du ministère de l’Éducation du Québec ou du Directeur général des élections pour promouvoir les élections scolaires le 2 novembre 2014, il sera bien difficile de contribuer à les valoriser auprès du public en général et d’augmenter à la fois l’intérêt des électeurs à voter et celui des hommes ou des femmes à se présenter comme candidat. L’information, la communication, sont les clés de tout  fonctionnement démocratique. », conclut-il!

Dans un tout autre registre, Paul Gérin-Lajoie a profité de la rencontre avec la FCSQ pour remercier les commissions scolaires de leur soutien à La Dictée P.G.L. Voici le message qu’il tient à livrer à l’ensemble du personnel du réseau scolaire québécois.

Précisons que récemment, le Sénégal a agrégé La Dictée P.G.L., ce qui signifie qu’elle est maintenant obligatoire au primaire.

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