Un choix gagnant !
Plusieurs programmes de formation professionnelle souffrent d’une pénurie de diplômés. Alors que la demande pour les cuisiniers, les soudeurs et les machinistes ne se tarit pas, trop peu de jeunes choisissent de s’inscrire dans ces programmes, révèle le guide Les carrières d’avenir 2013, publié par Jobboom.
Selon l’enquête menée par Jobboom, dans une quarantaine de programmes de formation professionnelle, le taux de placement des diplômés est d’au moins 80 %. Et, dans une dizaine de ces formations, les diplômés sont trop peu nombreux pour répondre à la demande des employeurs.à
C’est le cas des diplômés en Soudage-montage, dont le nombre n’a cessé de décliner au cours des années. Entre 1998-1999 et 2009-2010, ils sont passés de 1 308 à 983. Le scénario est le même du côté du diplôme d’études professionnelles (DEP) en Techniques d’usinage, où le nombre de finissants a chuté de moitié en 10 ans, diminuant de 1 123 à 510.
Le manque à gagner est tel qu’en 2012, des employeurs ont dû se tourner vers l’embauche d’une soixantaine de soudeurs et d’une vingtaine de machinistes hors du pays, selon les données du Comité sectoriel de la main-d’œuvre dans la fabrication métallique industrielle, citées dans le guide Les carrières d’avenir 2013. La situation se répercute également dans les établissements offrant ces programmes. Au centre de formation professionnelle Dolbeau-Mistassini, de la Commission scolaire du Pays-Des-Bleuets les responsables du département estiment recevoir des appels d’employeurs toutes les semaines. Pourtant, la cohorte de 2012 ne comptait que 19 diplômés. Alors que du côté du DEP en Techniques d’usinage, la trentaine de diplômés de l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe a pu consulter près de 80 offres d’emploi en 2012.
Si les exemples des soudeurs et des machinistes sont les plus frappants, d’autres programmes vivent avec un déficit récurrent de diplômés. Les diplômés du DEP en Cuisine manquent aussi à l’appel. Le centre de formation professionnelle Jonquière forme quelque 80 cuisiniers par an. Or, il en faudrait une quarantaine de plus pour répondre à la demande des entreprises du secteur ! Même
son de cloche du côté du DEP en Conduite de procédés de traitement de l’eau. En 2012, le Centre de formation professionnelle Paul-Gérin-Lajoie de la Commission scolaire des Trois-Lacs a reçu une centaine d’offres d’emploi pour sa cinquantaine de diplômés. Une situation qui perdure depuis au moins cinq ans dans cet établissement, le seul à offrir ce programme au Québec.
Travailleurs miniers recherchés
D’autres secteurs cherchent à faire le plein de relève. Alors que l’industrie minière est en pleine effervescence au Québec, les diplômés du domaine minier sont particulièrement en demande. Une majorité de ces emplois seront offerts aux diplômés de la formation professionnelle. Les DEP en Forage et dynamitage, en Extraction de minerai et en Mécanique industrielle de construction et d’entretien font déjà bonne figure et offrent d’excellents taux de placement et des salaires intéressants.
Reflet de cette demande, les salaires offerts aux diplômés explosent et dépassent largement la rémunération moyenne des Québécois, qui était de 841 $ par semaine en novembre dernier. Ainsi, les foreurs et dynamiteurs empochent en moyenne 1 610 $ hebdomadairement, alors que les diplômés en Extraction de minerai touchent 1 387 $. Les conducteurs de grue, qui sont aussi recherchés par
l’industrie minière, peuvent quant à eux s’attendre à recevoir 1 601 $ par semaine dès leur sortie de l’école.
Un secteur en santé
Le vieillissement de la population, combiné à celui des travailleurs du domaine, stimule la demande de diplômés spécialisés en santé et en services sociaux. D’ailleurs, d’ici 2015, il faudra embaucher entre 16 000 et 22 000 personnes pour répondre aux besoins.
Au niveau professionnel, le besoin de préposés aux bénéficiaires se fera sentir au cours des prochaines années. D’ici 2015, il faudra en embaucher 1 230 à l’échelle du Québec, notamment pour remplacer les travailleurs qui prendront leur retraite. Les diplômés de ce programme sont très convoités.
Les diplômés des programmes Assistance à la personne à domicile, Assistance dentaire, Assistance technique en pharmacie et santé, Assistance et soins infirmiers ainsi que l’attestation de spécialisation professionnelle (ASP) en Secrétariat médical continuent également d’afficher un taux de chômage sous la barre des 8 %.
Construction
Le secteur de la construction poursuit sur sa lancée et vogue sur une vague de croissance. Jusqu’en 2016, il faudra embaucher entre 10 000 et 14 000 travailleurs par année pour mettre en oeuvre les nombreux chantiers prévus et compenser le taux de roulement élevé des employés.
Au Centre de formation professionnelle de Lachine de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys par exemple, les 34 diplômés en Mécanique de machines fixes de 2012 ont tous déniché facilement un emploi. Année après année depuis 15 ans, le nombre de postes dépasse la quantité de diplômés issus de cette formation dans cet établissement.
Du côté du DEP en Ferblanterie-tôlerie, le taux de placement des diplômés de l’École des métiers de la construction de Montréal frôle 100 % depuis 2008. Même son de cloche du côté de l’École des métiers et occupations de l’industrie de la construction de Québec de la Commission scolaire de la Capitale. On estime d’ailleurs que trop peu d’étudiants s’inscrivent à cette formation, alors que les
débouchés s’avèrent très intéressants.
Autre exemple : le DEP en Dessin de bâtiment, qui figure pour une première fois dans la sélection des formations gagnantes de Jobboom.
Les diplômés en Mécanique d’ascenseur, en Plomberie et Chauffage, en Mécanique de protection contre les incendies, en Arpentage et topographie ainsi qu’en Installation et entretien de systèmes de sécurité figurent également parmi la liste des formations gagnantes de 2012.
Une avenue à ne pas négliger
Selon les prévisions d’Emploi-Québec, 39 % des emplois qui seront créés d’ici 2021, soit 103 000, exigeront une formation professionnelle ou technique. La formation professionnelle offre donc une avenue intéressante aux jeunes. D’ailleurs, une douzaine de nouveaux programmes de niveau professionnel figurent dans la sélection 2013 parmi les formations gagnantes de Jobboom. Pourtant, plusieurs de ces DEP demeurent méconnus ou encore sont victimes de préjugés. Autant de choix intéressants à découvrir !