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Mars 2013

Les Olympiades de la formation professionnelle

Un événement qui prend son élan dans les commissions scolaires
| Par Jean-Rock Gaudreault, directeur de la promotion et du partenariat à Compétences Québec

Logo competences quebecLes Olympiades de la formation professionnelle auront lieu du 2 au 7 juillet 2013, dans la ville de Leipzig en Allemagne. Il s’agit de la 42e édition du Mondial des Métiers.

À l’instar de 61 pays à travers le monde, le Canada prend part à ce qui s’avère être le plus grand événement mondial en éducation, dédié spécifiquement à la formation professionnelle. En tout, plus de 1 000 jeunes diplômés de moins de 23 ans tenteront de décrocher une place sur le podium dans l’un des 45 métiers spécialisés en compétition. L’équipe canadienne sera composée de 35 candidates et candidats dont 11 proviennent du Québec. De ce nombre, 9 sont des finissantes et des finissants en formation professionnelle, les deux autres étant issus du niveau collégial.

Le Mondial des Métiers constitue l’aboutissement d’une suite d’événements qui commencent dans les centres de formation professionnelle de partout au Québec lors des sélections locales et régionales. Par la suite, Compétences Québec organise les Olympiades québécoises de la formation professionnelle et technique, un événement qui rassemble des jeunes en provenance de toutes nos régions.

Selon les résultats obtenus, plusieurs jeunes du Québec sont invités aux Olympiades canadiennes des métiers et technologies où sont sélectionnés les finalistes qui participeront au Mondial. Pour celles et ceux qui se rendront à Leipzig, la sélection s’est déroulée en juin dernier lors des Olympiades canadiennes à Edmonton.

Des enseignantes et des enseignants qui jouent un rôle primordial

Depuis plusieurs mois, nos jeunes finalistes se préparent pour le Mondial en suivant un programme d’entraînement rigoureux sous la supervision des experts, du personnel de direction et du personnel enseignant. À cette étape, les centres de formation et les commissions scolaires jouent un rôle déterminant en appuyant les jeunes candidates et candidats du Mondial qui peuvent disposer d’ateliers d’entraînement, d’équipements, de matériel et – le plus important – de l’expertise des formateurs qui les appuient depuis le commencement de leur aventure aux Olympiades.

Si l’expérience des Olympiades permet à des milliers de jeunes de relever un défi dès les compétitions locales, la formule permet aussi à des centaines d’enseignantes et d’enseignants de partager leur savoir-faire et leurs compétences, de transmettre et d’acquérir une expertise dont la valeur est inestimable.

Un objectif de promotion et de valorisation

Tous les pays qui ont adopté la formule des Olympiades depuis 1950, que ce soit la Suisse, le Japon, l’Australie… font le même constat à l’égard du besoin de valoriser et de promouvoir les métiers. Tout au long du processus des Olympiades, les médias régionaux retransmettent les exploits de nos jeunes. Il n’est pas rare de voir des journalistes couvrir un jeune finissant à compter des sélections régionales jusqu’au Mondial. Ils offrent ainsi des modèles de réussite à toute la population, particulièrement aux autres jeunes qui découvrent parfois les programmes de formation offerts dans leur région grâce à la médiatisation du succès des compétitrices et des compétiteurs. Bon nombre de commissions scolaires et de centres de formation exploitent judicieusement leur succès lors des campagnes de promotion, relayant ainsi une image positive des formations offertes.

Lors du 39e Mondial des Métiers au Japon, en 2007, Nicolas Drouin, un jeune finissant de l’École hôtelière de la Capitale de la CS de la Capitale a remporté le Prix Albert-Vidal et a été proclamé Meilleur du monde parmi tous les finalistes du Mondial. On le voit ici recevoir l’honneur suprême des mains du président de WorldSkills Jack Düsseldorf.

Lors du 39e Mondial des Métiers au Japon, en  2007, Nicolas Drouin, un jeune finissant de l’École hôtelière de la Capitale de la Commission scolaire de la Capitale a remporté le Prix Albert-Vidal et a été proclamé Meilleur du monde parmi tous les finalistes du Mondial. On le voit ici recevoir l’honneur suprême des mains du président de WorldSkills Jack Düsseldorf.

Le maintien du niveau de vie

Le maintien du niveau de vie des Québécois sera largement tributaire du renouvellement rapide de la main-d’œuvre qualifiée, dans une grande variété de secteurs industriels.

Les observateurs et analystes du développement industriel sont unanimes : au cours des prochaines années, le développement économique du Québec sera largement tributaire du nombre de diplômés issus des centres de formation professionnelle. Selon les plus récentes analyses d’Emploi-Québec, 640 000 emplois seront disponibles dans les prochaines années. Une forte proportion d’entre eux exigera un diplôme d’études professionnelles (DEP).

Comme on peut le constater, ce n’est ni le potentiel d’employabilité, ni la diversité, ni l’accessibilité des voies de formation qui posent problème. Alors, comment se fait-il qu’il faille déployer beaucoup d’efforts pour attirer les jeunes en formation professionnelle et technique ? Comment expliquer la nécessité d’une valorisation et d’une promotion continuelles des métiers dont les spécialistes sont déjà en grande demande ?

Les conditions d’exercice autrefois pénibles des métiers manuels continuent d’alimenter l’imaginaire de bien des gens. Faute de connaître les réalités modernes de la pratique en industrie, une part importante de la population nourrit encore des préjugés auxquels la réalité d’aujourd’hui s’oppose.

Afin de faire face aux pénuries de main-d’œuvre appréhendées dans certains secteurs névralgiques de notre économie, c’est toute la société québécoise qui doit réviser sa perception des métiers spécialisés.

La formation professionnelle a besoin de modèles de réussite

Les élèves des écoles primaires et secondaires ont maintes occasions de découvrir leurs goûts et leurs aptitudes grâce à de nombreuses activités d’orientation, par exemple les salons de l’éducation, les journées portes ouvertes organisées dans les centres de formation ou encore, les Olympiades de la formation professionnelle et technique. Nous devons nous assurer que ces découvertes, qui représentent parfois l’amorce d’une réflexion sérieuse sur leur orientation professionnelle, soient soutenues par leurs parents et plus largement valorisées par la société et les médias.

Nos commissions scolaires brillent en formation professionnelle

Depuis 1993, le Canada participe à chacune des éditions organisées par WorldSkills international. Le Canada a connu une évolution stupéfiante dans le classement effectué par l’organisation mondiale et le Québec y a contribué pour beaucoup. En effet, en 1997, la performance canadienne se situait au dernier tiers des pays participants alors qu’elle figure maintenant parmi les dix meilleures nations. Au cumul des points de 2011, le Canada devançait des pays comme l’Allemagne, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Grâce aux Olympiades, le réseau de la formation professionnelle et technique du Québec a rejoint les plus performants du monde. Ce succès est attribuable à la qualité de la formation, bien entendu, mais nous devons également saluer la compétence et la passion du personnel enseignant qui prépare cette élite, sans oublier le rôle central des centres de formation professionnelle et des commissions scolaires qui leur apportent un soutien digne de mention.

C’est donc avec beaucoup de fierté que nous vous présentons la liste des jeunes du Québec issus de la formation professionnelle dont les performances leur valent de participer à ce Mondial qui rassemble les meilleurs jeunes spécialistes de 61 pays parmi les plus industrialisés :

  • Isabelle Bélanger, Arts graphiques, CS de la Beauce-Etchemin, CF des Bâtisseurs
  • Dominic Nadeau, CNC-Fraisage, CS de la Côte-du-Sud, CFP de l’Envolée
  • David Gagnon, Installation électrique, CS du Val-des-Cerfs, Centre régional intégré de formation
  • Dominique Mercier, Coiffure, CS de la Capitale, CFP de Limoilou
  • Mélodie Perez-Mousseau, Pâtissier-confiseur, CS Marie-Victorin, CFP Jacques-Rousseau
  • Jean-Sébastien Simard, Plomberie et chauffage, CS de Montréal, École des métiers de la construction de Montréal
  • Maxime Fortin, Cuisine, CS de la Capitale, École hôtelière de la Capitale
  • Maxime Renaud, Service de la restauration, CS des Premières-Seigneuries, CFP Fierbourg
  • Joanie Arsenault, Soins de beauté, CS des Samares, Pavillon de l’Argile