Magazine Savoir FCSSQ

Mars 2013

Conseil du statut de la femme

Portrait des Québécoises en 8 temps - Qu'en est-il en 2013 ?
| Par Nathalie Savard, directrice des communications ([email protected]) et Sébastien Boulanger, conseiller en communications, au Conseil du Statut de la femme

La situation des femmes est marquée par plusieurs avancées encourageantes et des reculs préoccupants. Où en sont les femmes du Québec aujourd’hui ? Chaque année, le Conseil du statut de la femme publie le Portrait des Québécoises en 8 temps, une brochure en couleurs en format de poche qui, chiffres à l’appui, brosse un portrait éclairé de la situation des femmes dans 8 domaines de leur vie : éducation, travail, revenu, pouvoir, démographie, santé, loisirs et emploi du temps ainsi que situation familiale. Les commissions scolaires sont invitées à le consulter pour voir l’évolution du parcours
des filles et des femmes dans la société québécoise.

En éducation – quelles sont leurs attentes ?

En matière d’éducation, les enjeux sont multiples pour les filles et les femmes. Elles s’attendent à progresser dans un milieu qui leur permette à la fois d’atteindre tous leurs objectifs au regard de la formation de base et de la formation professionnelle, de concilier la maternité et les études, et de briser la ségrégation professionnelle. Elles souhaitent un parcours académique où sont éliminés, d’emblée, au sein même du système scolaire, tous les biais sexistes et les stéréotypes qui nuisent à une véritable égalité sociale et économique des femmes et des hommes.

De manière générale, les revenus d’emploi des femmes et ceux des hommes sont encore loin de la parité. En 2009, le revenu d’emploi des femmes travaillant à temps plein toute l’année correspond
à 79 % de celui des hommes. Par ailleurs, en 2011, 59,8 % des travailleurs rémunérés au taux du salaire minimum sont des femmes.

Les améliorations observées

Au chapitre des améliorations, l’édition 2012 du Portrait des Québécoises en 8 temps révèle que les femmes prennent de plus en plus de place sur les bancs d’école, dépassant même largement le nombre d’hommes. En 2010-2011, elles représentent 48,5 % des étudiants du secondaire et 58 % de ceux du collégial. En 2010, les femmes forment 57,9 % des effectifs étudiants des universités québécoises.

Elles affichent également une performance scolaire élevée. En 2009-2010, la presque totalité des filles, soit 99,5 %, obtiennent un diplôme de niveau secondaire, comparativement à 88,9 % des garçons. En 2008-2009, 58,4 % d’entre elles sont diplômées du collégial, contre 38,3 % des garçons. En 2009, 40,4 % des femmes obtiennent un baccalauréat, comparativement à 25,4 % des hommes. Autre élément positif, elles sont plus nombreuses à terminer des études supérieures. En 2010, elles représentent plus de la moitié des diplômés de maîtrise (52,3 %) et s’approchent de la parité au doctorat (46,4 %).

Par contre, les choix des femmes et des hommes au regard des métiers et professions demeurent stéréotypés. En 2008-2009, au niveau collégial technique, les femmes se concentrent dans les secteurs de la santé (31 %), des services sociaux, éducatifs et juridiques (27 %), et de l’administration, du commerce et de l’informatique (13 %).

À l’université, au premier cycle, les sciences humaines et les sciences de l’éducation regroupent, en 2010, 59,7 % des étudiantes. Les femmes représentent aussi 75,5 % des effectifs en sciences de la santé. Les hommes, eux, dominent en sciences appliquées (74,8 % des effectifs étudiants).

Sur le plan économique – L’emploi et le revenu

Sans surprise, le niveau de scolarisation des femmes accroît leur participation au marché du travail. Le taux de chômage pour les femmes sans diplôme d’études secondaires est de 15,2 % en 2010. Il baisse à 4,5 % pour celles ayant obtenu un diplôme universitaire.

Sur le plan de l’emploi, le portrait s’assombrit : concentrées dans un nombre restreint de professions peu rémunérées, les jeunes femmes ne récoltent pas les bénéfices espérés de leur scolarisation poussée. Quel que soit leur niveau d’études, les femmes touchent, à leur entrée sur le marché du travail, un salaire hebdomadaire brut inférieur à celui des hommes. Par exemple, en 2009, celui des diplômées du baccalauréat se chiffre à 819 $ et celui des diplômées de maîtrise, à 1 039 $. Leurs confrères touchent respectivement 899 $ et 1 169 $.

Dans les commissions scolaires, les femmes et les hommes se rapprochent de la parité, alors que
49,4 % des sièges de commissaires et 44,9 % des postes à la présidence sont occupés par des femmes, en 2011.

Gouvernance – Parité presque atteinte entre femmes et hommes commissaires

Bien qu’elles représentent en 2011 la majorité de la population québécoise (50,4 %) et près de la moitié de la population active (47,3 %), force est de constater que l’importance économique et politique des femmes n’est pas à la mesure de leur représentation. En effet, malgré l’élection historique d’une femme première ministre à l’automne 2012 et une augmentation sensible du nombre de femmes dans les différentes instances décisionnelles au Québec, la parité à ce chapitre est également loin d’être acquise.

En décembre 2011, à l’Assemblée nationale, 28,8 % des députés sont des femmes, tandis que le Conseil des ministres est formé de 40,7 % de femmes. Au lendemain de l’élection d’octobre 2012, le portrait reste sensiblement le même avec une représentation de 32,8 % de femmes à la députation et de 34,8 % au Conseil des ministres. Dans les villes, à la suite des élections municipales de 2009, les
femmes représentent 29,3 % des conseillers et 16,1 % des maires. Enfin, dans les commissions scolaires, les femmes et les hommes se rapprochent de la parité, alors que 49,4 % des sièges de commissaires et 44,9 % des postes à la présidence sont occupés par des femmes, en 2011.