Une démocratie scolaire renouvelée
L’actualité politique a été très riche cet automne, et le sera certainement tout au long de l’année. Comme vous le savez maintenant, les Québécois ont élu un gouvernement péquiste minoritaire le 4 septembre dernier, et Marie Malavoy a été nommée ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport. La première décision de la ministre a été d’annoncer des élections scolaires à l’automne 2014.
La Fédération des commissions scolaires a eu une réaction réservée face à cette annonce. Car ce que nous demandions depuis plusieurs années, c’est la tenue d’élections scolaires et municipales simultanées en 2013 afin de valoriser davantage la démocratie auprès de la population. Les échanges que nous avons eus avec le gouvernement ainsi qu’avec le Directeur général des élections nous forcent à admettre que cela était pratiquement impossible, en raison de l’inaction du précédent gouvernement dans ce dossier.
Malgré cette déception, la décision de tenir des élections en 2014 doit être bien accueillie puisqu’elle met fin à la situation insoutenable dans laquelle se trouvaient les élus scolaires depuis le report des élections prévues en 2011. Nous pouvons maintenant nous atteler à la tâche, car je vous le rappelle, les prochaines élections scolaires se feront sous le signe du changement, notamment avec l’élection du président au suffrage universel.
Je me suis fait un devoir de rappeler rapidement au gouvernement que l’adoption de ce projet de loi était accompagnée d’un engagement de revoir les conditions d’exercice des élus scolaires qui sont présentement inéquitables par rapport à celles des élus municipaux. La Fédération a donc demandé au gouvernement de mettre sur pied un groupe de travail pour analyser ces conditions d’exercice, une demande qui a reçu un accueil favorable.
De leur côté, les commissions scolaires vont pouvoir achever les travaux entamés avec le plan d’action Pour un renouvellement des commissions scolaires et faire des propositions concrètes pour simplifier l’administration publique, faire reconnaître l’école publique et redonner un sens à la démocratie scolaire.
Mais soyons clairs, la décision pour la tenue d’un scrutin scolaire en 2014 ne met pas un terme à nos démarches pour la tenue d’élections scolaires et municipales simultanées, au contraire. La FCSQ implore le gouvernement de ne pas répéter les erreurs du passé et de débuter les travaux sur cette question très rapidement. Nous souhaitons nous asseoir dans les meilleurs délais à la table de travail que le gouvernement doit mettre en place avec les municipalités et le Directeur général des élections pour tenir des élections conjointes en 2017.
Des services en péril
Le gouvernement a toutefois été beaucoup moins réceptif à nos préoccupations budgétaires. Alors que nous avions demandé la fin des compressions, qui s’élevaient déjà à 300 M$ depuis deux ans, le Budget du Québec 2013-2014 exige un nouvel effort de 200 M$ de la part des commissions scolaires, ce qui porte à un demi-milliard de dollars les compressions qui nous sont imposées depuis trois ans. C’est tout simplement inacceptable et très inquiétant pour l’accessibilité, la qualité et l’équité des services aux élèves de notre réseau public d’éducation. Nous allons continuer d’interpeller le gouvernement pour lui faire comprendre l’impact catastrophique des compressions annoncées pour les services aux élèves.
Par ailleurs, considérant la tenue d’élections scolaires annoncées pour l’automne 2014, le Congrès 2013 de la FCSQ est d’une pertinence incontestable : Élus scolaires outillés pour l’avenir. Sous forme d’ateliers et de conférences, ce congrès a pour objectifs de donner aux élus scolaires des outils afin d’explorer de nouvelles façons de gouverner, identifier des pratiques innovatrices pour valoriser la démocratie scolaire, connaître les pratiques gagnantes en termes de réseautage et de partenariat et enrichir son expérience autant au plan professionnel que personnel. Ce congrès s’adresse d’ailleurs autant aux élus qui ont l’intention de se représenter pour les prochaines élections qu’à ceux qui ont décidé de se retirer.
En plus de recevoir des conférenciers prestigieux comme Benoît Pelletier, professeur à l’Université d’Ottawa (ex-député et ex-ministre au gouvernement du Québec (1998 à 2008)), le congrès permettra l’interaction sur des sujets d’actualité comme la perception qu’ont de la démocratie scolaire les jeunes et les parents. Et comme toujours, le congrès sera précédé du gala des Prix d’excellence, qui porte cette année sur le thème Commission scolaire et planète Terre, présidé par l’astronaute canadienne et déléguée scientifique du Québec aux États-Unis, Julie Payette. Une occasion unique de mettre en valeur les merveilleux projets de notre système public d’éducation ! C’est donc un rendez-vous les 30 et 31 mai 2013 à Montréal.
En terminant, permettez-moi de souhaiter chaleureusement à tous les élus, au personnel du réseau et à leur famille, ainsi qu’à nos partenaires un joyeux temps des fêtes et une bonne année 2013!