Magazine Savoir FCSSQ

Décembre 2012

Entrevue Île-du-Prince-Édouard : les enjeux de la gouvernance scolaire

| Par Marie Blouin, conseillère en communications, FCSQ - [email protected]
Marie Blouin Conseillère en communications FCSQ mblouin@fcsq.qc.ca

Marie Blouin
Conseillère en communications
FCSQ

Pour assurer l’efficacité optimale du système scolaire de l’Île-du-Prince-Édouard, la Commission sur la gouvernance en éducation a été créée l’an dernier. La population, le milieu scolaire et les partenaires de toute la province ont pu exprimer les enjeux qui les interpellent en éducation pour contribuer à son amélioration. Au total, 48 recommandations sont issues du rapport de cette commission. Elles ont été présentées en avril 2012 au ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance de cette province. Ces recommandationsgroupe-jeunes  devraient permettre de revoir le système public d’éducation au cours des prochaines années. Pour Robert  Maddix, président de la Commission scolaire de la langue française de l’Île-du-Prince-Édouard et président de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones, l’expérience a été rentable et bénéfique pour l’éducation publique de cette province. La FCSQ s’est entretenue avec lui.

« L’analyse de notre système public d’éducation devenait nécessaire dans notre milieu. Tant la population, les commissions scolaires que les partenaires y ont participé. Plusieurs idées novatrices issues de ce rapport  permettent d’espérer un avenir meilleur pour l’éducation publique », selon Robert Maddix. Il se dit très satisfait des résultats de cet exercice démocratique.

Robert Maddix espère que certaines idées issues de ce rapport permettront tout de même de valoriser davantage la démocratie  scolaire. « Des solutions sont envisagées comme de permettre aux jeunes de 16 ans, comme ils sont directement concernés par  l’éducation publique, de voter aux élections scolaires et qu’ils puissent aussi se porter candidats aux élections scolaires. Nous devons aussi valoriser la démocratie scolaire auprès de la population, faire en sorte que plus de gens s’y engagent, allonger la période de vote  sur Internet pour hausser la participation citoyenne (une période de deux semaines par exemple) en plus de voter sur place le jour du scrutin. »

Homme de convictions et très engagé, Robert Maddix espère aussi que le gouvernement favorise des liens plus étroits avec les autres  acteurs du milieu de l’éducation, de la prématernelle jusqu’à l’université. Il déplore le manque d’échanges et de cohésion sur ce plan. « Nous devons développer des liens plus étroits avec tous les partenaires pour faire avancer l’éducation publique à l’Île-du-Prince- Édouard, mieux répondre aux besoins des élèves et aux attentes des parents, de la population et des partenaires socioéconomiques. »

Une charge trop lourde pour les directeurs d’école

atelier-enfantsLe rapport soulève aussi d’évaluer les responsabilités administratives des directeurs d’école afin qu’ils consacrent plus de temps aux  affaires pédagogiques. Selon Robert Maddix, les directeurs d’école demandent une aide supplémentaire aux commissions scolaires  pour solutionner des problèmes d’ordre administratif afin de mieux exercer leur mission éducative. Interrogée à ce sujet, la porte-parole du ministère, Imelda Arsenault, est du même avis : « Les directeurs d’école chez nous portent trop de responsabilités face à la  gérance des infrastructures. Ils se plaignent d’avoir trop de responsabilités administratives touchant notamment l’entretien, la réparation des écoles et le transport scolaire. Ce sont eux qui doivent par exemple s’occuper de chercher des suppléants en l’absence  d’un chauffeur d’autobus. Dans ce sens, nous croyons que les commissions scolaires sont mieux placées pour gérer ces  responsabilités. Ce n’est pas le rôle d’un directeur d’école d’assumer autant de fonctions administratives. L’expérience d’une vingtaine d’années nous en a convaincus! » Elle ajoute que la loi scolaire sera révisée d’ici 2014 et que le ministère accélère les démarches pour  améliorer l’aspect pédagogique entourant la réussite éducative des élèves.

Une campagne de valorisation sur l’éducation publique

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Robert Maddix Président de la Commission scolaire de la langue française de l’Île-du-Prince-Édouard
Président de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

Le Québec n’est pas seul à vivre un problème de valorisation de l’éducation publique auprès de la population. Le rapport soulève aussi d’évaluer les responsabilités administratives des directeurs d’école afin qu’ils consacrent plus de temps aux affaires pédagogiques.

L’Île-du-Prince-Édouard connaît aussi les mêmes difficultés. Selon Robert Maddix, une campagne de valorisation s’impose pour plusieurs raisons : stimuler les gens à s’impliquer à l’école et à la commission scolaire et faire en sorte qu’elles retrouvent leurs lettres  e noblesse auprès du public en général. Pour lui, l’éducation publique doit être valorisée par une campagne nationale. « L’éducation publique mérite toute notre attention pour nos enfants », conclut-il.

Quelques recommandations issues du rapport Tracer la voie

• Qu’un nouveau mécanisme pour un leadership de collaboration soit mis en place et nommé le « partenariat en éducation du ministre ».
• Que l’âge minimum pour voter aux élections des commissions scolaires soit 16 ans.
• Que lors d’élections des commissions scolaires, il soit possible de voter par Internet, d’allonger la période de vote et d’avoir des bureaux de vote à l’école pour encourager et faciliter la participation aux élections.
• Que les commissions scolaires effectuent une évaluation de la charge de travail des directeurs et des besoins  administratifs et opérationnels des écoles afin d’établir des propriétés en matière de responsabilités et de  rationaliser le rôle administratif des écoles afin que les directeurs et les enseignants puissent se consacrer  davantage à l’apprentissage des élèves.
• Que le premier ministre et le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, par leurs paroles et par leurs actes, montrent à la population de l’Île-du-Prince-Édouard qu’ils considèrent que l’éducation est  l’investissement le plus précieux qu’on puisse faire pour assurer la prospérité et le bien-être de notre société.
• Que les commissions scolaires aient la charge ou la prestation des services d’enseignement directs et des programmes destinés aux élèves de la maternelle à la 12e année.