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Décembre 2012

Avis du Conseil supérieur de l’éducation

| Par Johanne Méthot, responsable des communications au Conseil supérieur de l’éducation - [email protected] et Sébastien boulanger, conseiller en communications au Conseil supérieur de l'éducation

Mieux accueillir et éduquer les enfants d’âge préscolaire, une triple question d’accès, de qualité et de continuité de services

Le Conseil supérieur de l’éducation a diffusé, le 24 octobre 2012, un avis intitulé Mieux accueillir et éduquer les enfants d’âge  préscolaire, une triple question d’accès, de qualité et de continuité de services.

touts_petits_souriresTrois enjeux majeurs liés à l’éducation et à l’accueil des enfants de 4 et 5 ans font l’objet de cet avis : l’accessibilité des services offerts; la qualité de ces services et des approches pédagogiques et la continuité de l’expérience éducative des jeunes enfants. La question  centrale de l’avis pourrait être formulée ainsi : de quelle façon la société québécoise répond-elle actuellement aux besoins d’éducation et d’accueil des enfants de 4 et 5 ans et que devrait-elle faire pour mieux favoriser leur développement et leur apprentissage? Pour  tenter d’y répondre, le Conseil s’est appuyé sur de nombreuses publications scientifiques en rapport avec le préscolaire et il a effectué une analyse d’expériences étrangères ainsi qu’une enquête auprès d’enseignantes de maternelle et une consultation d’experts.

Pour favoriser le bien-être, le développement optimal et l’apprentissage des enfants d’âge préscolaire, le Conseil croit que quatre  principes doivent être au cœur de l’organisation des services d’éducation et d’accueil qui leur sont offerts : l’accessibilité universelle des services; l’égalité des chances, qui suppose d’accorder une priorité au développement des services en milieu défavorisé; la recherche de la qualité et de son amélioration continue dans tous les types de services, de même que la concertation dans les  interventions pour assurer la continuité de l’expérience éducative des jeunes enfants.

atelier-enfantsDans son avis, le Conseil recommande au gouvernement de se donner pour objectif que, d’ici 5 ans, 90 % des enfants québécois de 4  ans fréquentent les services d’éducation réglementés par l’État. Parce que les services éducatifs de qualité sont importants pour le  développement de tous les jeunes enfants, parce qu’ils peuvent favoriser l’intégration et l’égalité des chances d’enfants ayant des caractéristiques individuelles variées et venant de milieux socioéconomiques et culturels diversifiés, parce qu’ils sont nécessaires à la  conciliation travail-études-famille, le Conseil croit qu’il faut assurer l’accès à ces services pour tous les enfants de 4 ans et prendre des moyens pour augmenter leur fréquentation dans les milieux défavorisés. Le Conseil estime que la gratuité complète et universelle  serait un moyen d’assurer une plus grande fréquentation dans les milieux défavorisés.

monde-terreAu-delà de l’accès aux services, la question de la qualité de l’éducation et de l’accueil des jeunes enfants est cruciale. Il faut améliorer  la qualité de tous les types de milieux qui accueillent les enfants de 4 et 5 ans en agissant à la fois sur les aspects structurels de la qualité (ratio et taille des groupes, formation des professionnels travaillant auprès des enfants, qualité des lieux, présence d’un programme éducatif structurant) et sur la qualité des processus (qualité des activités éducatives, qualité des interactions humaines et  pédagogiques entre l’adulte et les enfants). En ce sens, particulièrement aux employeurs du secteur de l’éducation, comme les  commissions scolaires, le Conseil recommande d’offrir un éventail diversifié de mesures de soutien professionnel, y compris la  formation continue, à leur personnel intervenant auprès des jeunes enfants.

Le Conseil suggère aussi de poser un regard global sur les transitions du préscolaire et de prendre les mesures nécessaires pour  assurer la continuité de l’expérience éducative des enfants au moment des passages à la maternelle et à la première année. Les  activités pouvant favoriser la transition sont nombreuses et variées. Elles sont nécessaires pour répondre aux besoins diversifiés des enfants et des parents avant, pendant et après l’entrée à l’école. Les commissions scolaires intéressées à mettre sur pied des activités  dans cette perspective trouveront dans le troisième chapitre de l’avis du Conseil des propositions intéressantes à cet égard.

coeur_mains-news_CSParticulièrement aux directions d’école, le Conseil recommande d’assumer leur leadership pour faire de l’entrée à la maternelle le  début d’une collaboration étroite entre les intervenantes et intervenants scolaires et tous les parents, en portant une attention spéciale aux parents éloignés de la culture scolaire et à ceux qui ont une faible connaissance de la langue d’enseignement. Il leur faut favoriser  les échanges et la concertation entre les enseignantes du préscolaire et le personnel enseignant du premier cycle du primaire,  l’harmonisation des pratiques pédagogiques dans le respect des particularités de chaque ordre d’enseignement et la continuité de l’expérience éducative des enfants.