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Développement durable

Semaine québécoise des adultes en formation après dix ans

Développer le goût et les possibilités d’apprendre

| Par L’équipe de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA)

semaine-adultes-formation-2012La réalisation d’une dixième Semaine québécoise des adultes en formation (SQAF) en mars dernier n’a pas manqué de soulever un questionnement au sein de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA) qui coordonne l’événement depuis sa création en 2002. Dresser un bilan des dix dernières années n’est pas simple, « d’autant plus que les indicateurs quantitatifs n’expliquent pas tout », confie la présidente du Comité national de concertation de la Semaine, Michèle Bruneau. Si le bilan complet reste à faire, d’ores et déjà on peut considérer que l’ICÉA a répondu aux exigences du mandat confié par le gouvernement du Québec de manière continue depuis 2002.

Retour sur les conditions de réussite

La Semaine québécoise des adultes en formation est née d’un besoin, celui d’implanter une culture de la formation continue dans l’ensemble de la population pour permettre à tous les citoyens et citoyennes d’exercer leur rôle sur les plans social, économique et politique. Rappelons que cette campagne est appelée par l’UNESCO et se déploie dans plusieurs dizaines de pays. Le but de la campagne tel qu’il fut défini à l’origine est le suivant : « Développer, au sein de toute la population adulte du Québec, le goût et les possibilités d’apprendre tout au long de la vie dans les divers lieux de vie personnelle, sociale et professionnelle. » (ICÉA, étude de faisabilité de la SQAF, décembre 2001).

Aujourd’hui, la SQAF est la campagne provinciale la plus importante au Canada et une de celles qui rayonnent le plus parmi toutes les autres qui se tiennent ailleurs dans le monde. Et parmi ses facteurs de réussite, l’appui du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, d’Emploi-Québec, de la Commission des partenaires du marché du travail ainsi que la mobilisation de nombreuses personnes et organismes de l’éducation aussi bien nationaux que locaux, permettent d’en faire un événement d’envergure, enraciné dans toutes les régions du Québec.

Business line-up

Depuis les débuts de la Semaine, les commissions scolaires y jouent un rôle prépondérant et plusieurs d’entre elles l’ont inscrite dans leur planification. Elles siègent à l’ensemble des tables régionales de coordination de la Semaine, organisent des dizaines d’activités et valorisent les démarches d’apprentissage des adultes apprenants aussi bien dans le cadre de la formation générale qu’en formation professionnelle. Quelques exemples témoignent de l’importance que les commissions scolaires ont accordée à cette dixième SQAF. La Commission scolaire de Montréal a annoncé la tenue de la SQAF de manière systématique sur son réseau téléphonique, sous forme de message enregistré. Toutes les commissions scolaires de l’Île de Montréal ont participé à la Fierté d’apprendre qui a honoré plus de 2 500 adultes apprenants. Dans l’ensemble du territoire, elles organisent des conférences, des rencontres et des portes ouvertes.

L’inventaire des possibles

Depuis dix ans, aux côtés des commissions scolaires, les réseaux de partenaires de la SQAF n’ont cessé de se diversifier afin de répondre également aux besoins de formation dans d’autres sphères que celle du milieu formel de l’éducation. Les milieux patronaux, syndicaux, associatifs, communautaires, institutionnels et du monde de l’administration publique s’impliquent dans l’organisation et l’animation d’activités durant la Semaine. Les données obtenues des différentes éditions démontrent que les activités n’ont cessé de croître, passant de 300 à 1 100 entre 2002 et 2011, ainsi que le nombre de personnes jointes par ces activités, qui se situaient à environ 100 000 en 2011.

Les enjeux de l’éducation et de la formation des adultes sont aujourd’hui pris en compte par un ensemble de partenaires préoccupés par les questions d’alphabétisation, de formation de la main-d’œuvre et de participation citoyenne. Le défi de la Semaine dans les prochaines années sera de rassembler de nouveaux partenaires sociaux sur le projet de promotion de l’éducation tout au long de la vie et d’inclure ceux qui participent au développement des 1 001 façons d’apprendre. Autant de défis à relever dans la prochaine décennie.