Formation professionnelle
De gauche à droite, au lancement de la campagne, M. Léopold Castonguay, président de la Commission scolaire des Navigateurs, membre du bureau de direction de la FCSQ, M. Gaston Lemay, président de l’ATEQ et M. Guy Ouellet, adjoint parlementaire au ministre des Transports.
Malgré l’incertitude économique, les diplômés de niveau professionnel n’ont pas manqué de boulot en 2011 et la demande devrait demeurer tout aussi forte en 2012, révèle la 15e édition du guide Les carrières d’avenir, publié par Jobboom.
Selon Emploi-Québec, le tiers des emplois qui seront créés d’ici 2020, soit 108 000 des 316 000 emplois, exigeront une formation professionnelle ou technique. D’ailleurs, dans 26 programmes de formation professionnelle, les taux de placement des diplômés de 2011 se sont maintenus au-delà des 80 %, selon l’enquête de Jobboom.
Plus encore, dans certains programmes d’études, la demande des employeurs dépasse largement le nombre de diplômés. Par exemple, depuis l’adoption des modifications au Règlement sur la qualité de l’eau potable en 2005 par le gouvernement du Québec, la demande de diplômés en Conduite de procédés de traitement de l’eau a littéralement bondi. Si bien qu’en 2011, le Centre de formation professionnelle (CFP) Paul-Gérin-Lajoie de la Commission scolaire des Trois-Lacs, le seul établissement à offrir cette formation dans la province, a reçu 75 offres d’emploi pour sa cinquantaine de finissants en 2011.
Les diplômés du domaine de l’agriculture sont aussi rares que recherchés. Même si les jeunes boudent ce secteur, l’industrie a besoin de travailleurs. En effet, les 14 finissants en Production porcine du Centre de formation agricole de Saint-Anselme de la Commission scolaire de la Côte-du-Sud ont tous déniché un emploi. À l’École d’agriculture de Nicolet, seulement deux étudiants ont obtenu leur diplôme en 2011. D’ailleurs, plusieurs centres de formation professionnelle n’offrent pas le programme depuis quelques années, en raison d’un nombre insuffisant d’élèves. La demande est tout aussi forte en Production laitière, où le peu d’inscriptions au programme accentue le déséquilibre entre l’offre de diplômés et la demande des producteurs.
D’autres domaines continuent de faire le plein de relève. C’est le cas du secteur de la santé, alors que le réseau devra recruter entre 15 557 et 21 570 travailleurs chaque année d’ici 2016, selon le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). Plus précisément, on prévoit qu’il manquera, en 2015-2016, 2 271 infirmières auxiliaires, donc titulaires d’un DEP en Santé, assistance et soins infirmiers. Pas étonnant que ces diplômées soient si recherchées et que leur taux de placement frôle les 90 %. Dans la même veine, la demande est tout aussi forte pour les titulaires des diplômes d’études professionnelles (DEP) en Assistance à la personne à domicile, Assistance à la personne en établissement de santé, Assistance technique en pharmacie et Assistance dentaire
Les secteurs de la construction et du bâtiment continueront d’embaucher. L’industrie prévoit d’ailleurs que 14 000 postes seront à combler en 2012-2013. Autant de possibilités pour les diplômés de ce domaine qui proviennent de la formation professionnelle, comme les conducteurs de grue, les plombiers, les mécaniciens de machines fixes ou les arpenteurs-topographes. Le secteur minier fera également le plein pour concrétiser tous les projets qui prennent vie au Québec. Entre 2010 et 2020, l’industrie prévoyait pourvoir quelque 12 000 emplois. Les diplômés en extraction de minerai ainsi qu’en forage et dynamitage font d’ailleurs partie des formations gagnantes des Carrières d’avenir 2012. Ces diplômés seront certainement recherchés pour répondre à cette croissance au cours des années qui viennent.
Autre fait saillant : certains programmes constituent des valeurs sûres, puisqu’ils se classent parmi les formations gagnantes de Jobboom depuis 10 ans ou plus. C’est le cas, notamment, des programmes en Assistance à la personne en établissement de santé, Assistance à la personne à domicile, Mécanique de véhicules lourds routiers, Santé, assistance et soins infirmiers.
La formation professionnelle : Un choix gagnant
Trop souvent, la formation professionnelle est peu considérée à l’heure de faire un choix de carrière. Pourtant, plusieurs programmes offrent d’intéressantes conditions de travail et les employeurs recherchent ces diplômés. Par exemple, les conducteurs de grue gagnent en moyenne 1 601 $ par semaine, selon l’enquête La relance en formation professionnelle publiée par le MELS en 2011. Les monteurs de ligne touchent quant à eux un salaire hebdomadaire moyen de 1 175 $. Les diplômés en Arpentage et topographie peuvent espérer toucher 935 $ par semaine.
Malgré les turbulences économiques, préparer une relève formée qui répond aux besoins du marché du travail est essentiel pour l’économie québécoise. D’autant plus que 20 % des jeunes de 25 à 34 ans n’avaient pas, en 2010, de diplôme qualifiant, selon les données de Statistique Canada. Ainsi, il demeure toujours aussi primordial de faire connaître aux jeunes toutes les options qui s’offrent à eux dans les commissions scolaires, y compris les formations professionnelles, qui demeurent trop souvent méconnues.