Magazine Savoir FCSSQ

Décembre 2011

La démocratie internet

Une autre façon de mettre en valeur les élus scolaires
| Par Marie Blouin, conseillère en communications, FCSQ - [email protected]
Marie Blouin Conseillère en communications FCSQ mblouin@fcsq.qc.ca

Marie Blouin

L’évolution d’Internet bouleverse notre conception et même notre pratique à tous les points de vue, dont la démocratie. Comment tirer  profit de ce nouvel outil pour faire valoir le rôle des élus scolaires? Un récent livre La démocratie Internet de Dominique Cardon  suggère des pistes de réflexion intéressantes qui pourront inspirer les élus scolaires dans la façon de promouvoir et de faire comprendre la place importante qu’ils occupent dans leur milieu.

Pourquoi internet a été inventé?

Rappelons qu’Internet a été inventé pour faciliter les échanges entre des individus. Né dans les années 1960, il a pris de l’ampleur  depuis à en juger par ces statistiques tirées du volume en question :
1995 : 16 millions d’internautes
2000 : 359 millions
2010 : 1,8 milliard, le quart de la population mondiale
(Plus précisément, 76 % des individus y ont accès en Amérique du Nord, 50 % en Europe, 20 % en Asie et 9 % en Afrique)

Les groupes marginaux et les groupes les moins structurés ont été les premiers utilisateurs d’Internet. Les organisations politiques et  syndicales ont fait leur entrée plus tard sans toutefois bien parvenir à favoriser le débat en ligne.

Même si Internet favorise l’anonymat et une certaine méfiance sur les propos émis, il comporte aussi le piège de laisser de côté les  silencieux et les non-branchés au profit des gens plus actifs. En contrepartie, il ouvre un espace de parole intéressant pour la  démocratie. Son utilisation pour la démocratie scolaire ne peut qu’être bénéfique, ajoutée aux autres moyens directs plus traditionnels utilisés pour se faire connaître et encourager les gens à voter, notamment aux élections scolaires.

« Internet ne permet pas seulement de communiquer davantage, mieux, plus vite; il élargit formidablement l’espace public et  transforme la nature même de la démocratie. »
Dominique Cardon, auteure du volume La démocratie Internet

Quelques exemples intéressants…

L’auteure dirige les lecteurs vers des sites intéressants qui mettent en valeur les représentants de la démocratie, en France, aux  États-Unis ou en Angleterre. Par exemple, le site nos-deputés.fr présente en France de l’information sur les députés, leurs lignes de  pensée, les revendications auprès du gouvernement. Le public peut les consulter sur divers sujets, émettre des opinions et obtenir leurs
points de vue. Ce qui est particulièrement intéressant sur les sites consultés et qui mettent en valeur le rôle des représentants  politiques, c’est le calendrier de leurs activités durant l’année. Tous les citoyens peuvent le consulter et par le fait même mieux  connaître leur fonction. L’élu scolaire dans ses interventions publiques pourrait s’en inspirer pour faire valoir son engagement en  éducation dans son milieu.

theyworkforyouAjoutons également que d’autres sites méritent d’être consultés pour donner un aperçu des diverses possibilités offertes pour stimuler la démocratie citoyenne : theyworkforyou.com et mybarackobama.com. Ce dernier site présente les activités du président américain et  un représentant de la population de chaque État commente son passage. Des photographies et des vidéos sont aussi disponibles. Un  onglet est accessible pour stimuler l’enga ge ment de bénévoles au sein du parti politique de Barack Obama.

Contrairement à Ségolène Royal dans sa campagne lors des dernières élections en France, Barack Obama n’a pas demandé aux  internautes de bâtir son programme, mais de contribuer à sa campagne politique en s’y impliquant et en mobilisant localement les  différents milieux. Une véritable source d’inspiration ces sites Web poli tiques qui contribueraient très certainement à mieux faire connaître l’importance de la démocratie scolaire.

réf. : cardon, dominique (2010), La démocratie Internet – Promesses et limites, paris, Éditions du seuil.