Magazine Savoir FCSSQ

Juin 2011

Les maisons familiales rurales un concept novateur

Un outil supplémentaire pour la persévérance scolaire
| Par Mélanie Fortier, conseillère en analyse et en développement à la FCSQ - [email protected]
melanie-fortier-fcsq

Mélanie Fortier

Les enjeux de l’occupation du territoire et de la persévérance scolaire sont présents plus que jamais dans l’esprit des  commissions scolaires et de différents acteurs de la société, organismes communautaires, gouvernement, médias et   entreprises. Il existe au Québec une formule novatrice qui fait partie de la solution pour relever ces défis : la maison familiale rurale (MFR).

Les MFR sont des écoles coopératives offrant en concomitance les diplômes d’études professionnelles (DEP) et  diplômes d’études secondaires (DES). Elles permettent aux jeunes âgés de 15 à 18 ans de réussir autrement,  notamment par une alternance travail (stage)-études aux deux semaines et un contenu pédagogique adapté aux  réalités du milieu du travail. Ces derniers habitent en résidence lors de leur formation scolaire chez le maître de stage (entreprise  d’accueil) lorsqu’ils sont en stage.

Une formule développée à travers le monde

boy-183306_1280Cette formule, développée à travers le monde, compte 4 MFR actives au Québec. Elles accueillent actuellement un peu plus de 160 jeunes.

Contrairement à la croyance, les MFR ne s’adressent pas à une clientèle en difficulté. Les élèves qui choisissent ce parcours atypique ont besoin de trouver un sens à leurs apprentissages, ce que permet de faire la MFR en leur donnant l’occasion de transposer la théorie dans leurs stages. La vie en résidence permet également de développer des aptitudes sociales essentielles à la réussite scolaire.

Des présidents de commissions scolaires témoignent

Mme Liz S. Gagné, présidente de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay, souligne que la clientèle du Bas-Saguenay avait  besoin d’un projet innovant sur le plan pédagogique afin de raccrocher les jeunes à l’école et que le concept de MFR répondait à ce  besoin. Elle affirme que la convivialité développée entre les jeunes en cours d’année a été le principal élément qui a fait pencher la  commission scolaire pour le projet de MFR plutôt que tout autre projet de concomitance ou d’alternance.

Par la vie de groupe, ils développent un savoir-être, le sens des responsabilités, le respect d’autrui et vivent des expériences qui leur seront utiles dans leur vie adulte.

Par ailleurs, les projets de MFR répondent à un besoin local de formation en main-d’œuvre et permettent de répondre au besoin de  relève dans certains domaines, dont celui du secteur de l’agriculture. Le maître de stage y trouve également son compte, selon Mme Danielle Bolduc, présidente de la Commission scolaire de l’Énergie. « Les jeunes arrivent avec un regard neuf sur les tâches à accomplir et, dans le contexte de manque de main-d’œuvre, ils représentent un bassin de candidats qualifiés », a-t-elle affirmé.

apple-256261_1280Dans certains cas, une revitalisation du secteur de l’école est observée. « La présence de la MFR et de sa coopérative créent une synergie dans le secteur et contribuent à la vitalité de ce dernier. La coopérative est composée de personnes engagées qui travaillent toutes à la  réussite de ce projet », souligne M. Gaétan Perron, président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons.

« Les retombées économiques sont non négligeables pour St-Clément, la MFR contribue à garder en vie cette municipalité de 400  résidants. Le personnel et les élèves de cette école consomment des services offerts dans la région », ajoute M. Guilmont Pelletier, président de la Commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs.

La responsabilité de la MFR est partagée entre la commission scolaire et une coopérative ou un OSBL. La commission scolaire est  responsable, comme dans tout autre établissement scolaire, de l’encadrement pédagogique des élèves. Elle détermine un lieu d’enseignement, procède à l’embauche de la direction d’école, des enseignants et des superviseurs de stages. Quant à la coopérative, elle est responsable de la gestion de la résidence, l’hébergement, la restauration, l’entretien, l’animation et la surveillance.

La participation de tous les acteurs est primordiale pour la réussite de ce projet. Les parents, les élus scolaires et les élus municipaux, les organismes socioéconomiques doivent participer à l’élaboration de ce projet. Que ce soit pour la détermination des besoins en formation de la région, la formation du conseil d’administration de la coopérative, la participation financière pour l’acquisition d’un  terrain ou d’un bâtiment pour la résidence ou les enseignants qui seront appelés à travailler dans un contexte différent.

Avec tous ces avantages, les MFR sont des outils intéressants pour favoriser la persévérance scolaire au Québec, un sujet privilégié par nos dirigeants et élus scolaires !

Pour plus d’information à ce sujet : http://fqcmfr.coop