Le développement durable dès l’école primaire
C’est à la protection de ce jardin que travaille, depuis bientôt douze ans, le Réseau québécois des écoles entrepreneuriales et environnementales (RQÉEE), avec des jeunes de l’école primaire, de la maternelle à la sixième année. D’abord en développant chez eux des valeurs et attitudes environnementales tels le recyclage, la récupération, la réduction de la consommation, notamment du papier, des valeurs et attitudes relatives à la protection de l’environnement physique, dans un monde de surconsommation.
Ces valeurs et attitudes, les écoles membres les développent à travers divers projets entrepreneuriaux dont les jeunes sont les acteurs premiers et qui répondent à des besoins réels. Des projets dans lesquels ils développent la confiance en soi, la créativité, l’autonomie, le sens des responsabilités, l’esprit d’équipe et autres, autant de savoir-être qui les amène progressivement à penser et à agir autrement.
La FCSQ est membre du conseil d’administration du RQÉEE depuis sa fondation.
Mais il fallait aller plus loin. Ainsi, afin de préparer un avenir durable et viable, d’autres dimensions devaient être prises en compte : à la dimension environnementale s’ajoutent donc les aspects sociaux et économiques. Nous nous tournons ainsi vers le « développement durable » (DD), une approche plus globale et plus complète qui amènera désormais les jeunes du RQÉEE à examiner leurs projets entrepreneuriaux sous les différentes dimensions du DD : sociale, économique, écologique et éthique, cette dernière viendra s’intégrer progressivement à notre démarche. L’année scolaire 2010-2011 a donc été celle d’une évolution majeure au RQÉEE qui s’est doté d’une « politique de développement durable » à l’école primaire, accompagnée en cela par un éco-conseiller, depuis bientôt un an, jusqu’à notre colloque annuel 2011 qui avait pour thème L’ABC du DD, pour développer un entrepreneuriat durable.
Même si l’on donne au DD des connotations environnementales, sociales et économiques, ce qui distingue vraiment le DD, « c’est d’être tout cela à la fois », puisque son objectif ultime est « d’englober tous les aspects de la satisfaction des besoins humains ».
C’est ainsi que le Réseau peut puiser son inspiration en ce domaine chez l’un de ses partenaires de la première heure, Cascades, qui termine ainsi l’introduction de son Plan de développement durable 2010-2012 : « Notre entreprise humaine contribue sans relâche à façonner un avenir meilleur, sur les plans environnemental, social et économique. »
Ainsi, par cette orientation majeure, le RQÉEE contribue directement et concrètement au projet québécois de société en matière de DD. Et ce qui le caractérise sur ce plan, c’est son approche axée sur « l’esprit d’entreprendre ». De l’avis des experts du DD à travers le monde, le contexte d’une pédagogie entrepreneuriale, cette pédagogie de l’action qui place l’enfant au cœur des différents projets qui répondent à des besoins concrets de son milieu, est le contexte pédagogique le plus efficace, sinon le seul, pour assurer une véritable formation en ce domaine.
Une expérience vécue à la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin
J’évoque ici, très brièvement, une expérience concrète vécue récemment par les élèves de l’école l’Étincelle de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin – une école membre du Réseau – qui ont passé sous la loupe du DD l’un de leurs projets entrepreneuriaux : il s’agit du projet Pop-santé et de la location d’une machine à « popcorn ». Au plan « social », le projet encourage un choix santé chez les personnes qui louent la machine et le choix d’un maïs équitable qui respecte les travailleurs. Au plan « environnemental », un maïs biologique sera testé en juin 2011 et le maïs ainsi produit ne nuit pas à la santé des gens. Sans pollution, ils pourront le produire longtemps. Il s’agit donc d’un choix « viable ». Au plan « économique », le forfait de location prévu permettra un bon partage des profits dans leur jeune coopérative : ce qui est « équitable ».
Au départ, le projet des jeunes consistait exclusivement à louer la machine à « popcorn ». Au terme de la démarche, grâce à une réflexion sur le DD alimentée par leur enseignante, le résultat obtenu est un projet entrepreneurial à valeur ajoutée. De plus, les élèves ont ainsi exercé leur jugement critique et fait preuve d’un grand sens des responsabilités.
Le RQÉEE est disponible pour partager son expertise entrepreneuriale de développement durable avec les commissions scolaires intéressées, car c’est d’avenir dont il est ici question, de notre avenir collectif que portent déjà les jeunes qui nous sont confiés.