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Communication politique

Démocratie scolaire : faites vibrer votre auditoire

| Par Marie Blouin, conseillère en communications, FCSQ

« Plaire, émouvoir, convaincre » Cicéron

encart-p.24Barack Obama, président des États-Unis et Nicolas Sarkozy, président de la République française, sont de brillants orateurs qui ont  cette capacité d’enflammer les foules par des discours flamboyants qui marquent et séduisent leur auditoire. Le premier séduit les Américains avec son style empathique, posé et rationnel, alors que le deuxième rejoint davantage son public par un style plus théâtral et agité. Mais les deux présidents ont en commun une même passion qui les anime et sont de parfaits représentants de leur pays, selon des analystes de discours. Les élus scolaires peuvent s’inspirer de ces modèles pour faire sensation auprès de leur public respectif. Les conseils suivants feront d’eux des orateurs remarqués.

Dans un article, le journal Les Affaires identifie trois aspects qui peuvent faire toute la différence pour bien réussir ses discours.

• Chorégraphiez vos rapports avec l’assistance.
• Soyez à l’écoute de l’assistance.
• Concentrez-vous sur vos intentions émotionnelles quelques minutes avant une allocution importante.

boys-554644_1280Le premier conseil, chorégraphiez vos rapports avec l’assistance, suggère de se rapprocher du public auquel on s’adresse dans la salle, comme si nous étions à proximité de ces gens. Tout cela pour nous permettre de réchauffer l’auditoire, les amener à s’intéresser à nous et à nous écouter. Pour ce faire, l’auteur Nick Morgan suggère de pénétrer dans l’espace personnel d’un membre de l’assistance  soigneusement choisi.

Le deuxième conseil, être à l’écoute de l’assistance en marquant une pause durant son allocution (au moins toutes les vingt minutes et  préférablement toutes les dix minutes). Ce temps permet de prendre le pouls du public. Par exemple, demandez aux gens de l’assistance s’ils ont des questions ou s’ils souhaitent réagir ou émettre des commentaires. Et, pour plus d’efficacité, privilégiez les questions posées  au fur et à mesure des interventions plutôt qu’à la fin. Le troisième conseil consiste à se concentrer sur ses intentions émotionnelles avant de s’adresser au public. N’hésitez pas à être émotifs et à communiquer votre passion pour la cause de l’éducation. Cette réaction suscite chez les gens plus d’attention et provoquera probablement une plus grande mobilisation. De plus, votre charisme comme élue et élu scolaire en sera rehaussé.

À faire et à éviter…

Bien se préparer, le ton utilisé, les allusions à la vie quotidienne, à des personnages, à des faits divers sont gagnants, une affirmation osée ou même insolite l’est tout autant. Il s’avère important d’être préoccupé par le non-verbal, la durée de ses interventions et la connaissance du public à qui vous vous adressez. Parmi les pièges à éviter, des auteurs mentionnent les « euh » trop fréquents, les  regards fuyants et la lecture du discours car cette tendance, bien qu’acceptée aux États-Unis, n’est pas très bien tolérée ici au Québec.

Sources: MORGAN, Nick, trois conseils pour devenir un as des discours, Les affaires, du 27 mars au 2 avril 2010, p. 38. www.bilan.ch/enjeux/comment-devenir-un-bon-orateur
www.mondomix.com/reportages/rep_minisite.php?reportage_id=4579
Lecture suggérée : Dussault, Louis (2009), Le protocole – instrument de communication, Québec, presses de l’Université du Québec.